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Interview: Daniel Cohn-Bendit, le mythe de 68 veut en finir avec les partis
C’est désormais officiel : Daniel Cohn-Bendit prendra sa retraite politique en 2014. Le député européen, trublion de Mai 68 le confirme dans un ouvrage très court intitulé « Pour supprimer les partis politiques !? Réflexions d’un apatride sans parti » (Indigène Editions) et sur le plateau du journal de France 2 où il évoque son envie de voir émerger une nouvelle forme d’action collective .
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Cette annonce d’un retrait de la vie politique n’est pas une surprise. Daniel Cohn-Bendit l’avait annoncée il y a trois ans déjà, exactement le 31 janvier 2010, quelques semaines avant ses 65 ans. Avec cette ironie qui le caractérise : «A 68 ans, je serai un soixante-huitard, un vrai, achevé accompli».
Le 4 avril prochain, « Dany » les fêtera donc ses 68 ans et il tiendra parole. Il ne briguera donc pas de mandat lors du scrutin européen de 2014. Sa santé ferait partie des raisons qui l’ont poussé à cette décision (il a été opéré –avec succès- d’un nodule cancéreux) : « J’ai commencé à me mettre à l'écoute de mon corps. Je ne me sens plus capable de mener une campagne européenne réclamant une présence physique et intellectuelle à travers tout le continent» a-t-il expliqué ». De la provocation à l'ironie constructive
Daniel Cohn-Bendit mettra ainsi un terme à vingt ans d’une vie politique qui a officiellement commencé en 1994 lorsqu’il est devenu membre du Parlement Européen, élu sur la liste de Die Grünen, le parti vert allemand, auquel il avait adhéré dès 1984. Il a ensuite cofondé Europe-Ecologie en 2009.
Mais la confrontation avec le monde politique a commencé bien avant cela pour ce natif de Montauban qui retourna vivre en Allemagne à l’âge de 13 ans jusqu’au baccalauréat. Mais c’est en France et à Nanterre que l’étudiant en sociologie se fera remarquer et deviendra « Dany le rouge », porte-parole de la révolte de Mai 68. Ses provocations le feront expulser vers l’Allemagne en 1968. Il sera alors éducateur dans une crèche, libraire puis rédacteur en chef et journaliste d’un magazine lié au milieu anarchiste. De ce passé agité , il a gardé un goût pour la provocation même si ces propos sont désormais teintés d’une plus grande retenue qui n’efface pas pour autant le côté facétieux d’un homme au franc-parler légendaire. "Un parti, c'est un blindage"
« Pour supprimer les partis politiques !? Réflexions d’un apatride sans parti » est un livre court, quarante pages, édité par Indigène, la maison qui avait révélé Stéphane Hessel. Dans cet opuscule, Daniel Cohn-Bendit essaie d’imaginer une action collective qui dépasse la logique du parti qui est pour lui "un blindage, une structure fermée, presque génétiquement hermétique à la société". Il étaye sa réflexion par des références à des penseurs : le français André Gorz, premier théoricien de l’écologie politique ; le philosophe et psychanalyste grec Cornelius Castoriadis, adepte de « l’utopie plausible » ; la sociologue et écrivaine marocaine Fatima Mernissi, le sociologue allemand Ulrich Beck, auteur d e »La société du risque ». Daniel Cohn-Bendit revient aussi sur les récentes erreurs d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le parti avec lequel il a pris ses distances en décembre, et commente l’alternance réussie par la gauche en mai dernier.
"Pour supprimer les partis politiques !? Réflexions d’un apatride sans parti" par Daniel Cohn-Bendit - Indigène Edition (février 2013) - 40 pages - 3,10€ - En vente en librairies et en ligne
Le 4 avril prochain, « Dany » les fêtera donc ses 68 ans et il tiendra parole. Il ne briguera donc pas de mandat lors du scrutin européen de 2014. Sa santé ferait partie des raisons qui l’ont poussé à cette décision (il a été opéré –avec succès- d’un nodule cancéreux) : « J’ai commencé à me mettre à l'écoute de mon corps. Je ne me sens plus capable de mener une campagne européenne réclamant une présence physique et intellectuelle à travers tout le continent» a-t-il expliqué ». De la provocation à l'ironie constructive
Daniel Cohn-Bendit mettra ainsi un terme à vingt ans d’une vie politique qui a officiellement commencé en 1994 lorsqu’il est devenu membre du Parlement Européen, élu sur la liste de Die Grünen, le parti vert allemand, auquel il avait adhéré dès 1984. Il a ensuite cofondé Europe-Ecologie en 2009.
Mais la confrontation avec le monde politique a commencé bien avant cela pour ce natif de Montauban qui retourna vivre en Allemagne à l’âge de 13 ans jusqu’au baccalauréat. Mais c’est en France et à Nanterre que l’étudiant en sociologie se fera remarquer et deviendra « Dany le rouge », porte-parole de la révolte de Mai 68. Ses provocations le feront expulser vers l’Allemagne en 1968. Il sera alors éducateur dans une crèche, libraire puis rédacteur en chef et journaliste d’un magazine lié au milieu anarchiste. De ce passé agité , il a gardé un goût pour la provocation même si ces propos sont désormais teintés d’une plus grande retenue qui n’efface pas pour autant le côté facétieux d’un homme au franc-parler légendaire. "Un parti, c'est un blindage"
« Pour supprimer les partis politiques !? Réflexions d’un apatride sans parti » est un livre court, quarante pages, édité par Indigène, la maison qui avait révélé Stéphane Hessel. Dans cet opuscule, Daniel Cohn-Bendit essaie d’imaginer une action collective qui dépasse la logique du parti qui est pour lui "un blindage, une structure fermée, presque génétiquement hermétique à la société". Il étaye sa réflexion par des références à des penseurs : le français André Gorz, premier théoricien de l’écologie politique ; le philosophe et psychanalyste grec Cornelius Castoriadis, adepte de « l’utopie plausible » ; la sociologue et écrivaine marocaine Fatima Mernissi, le sociologue allemand Ulrich Beck, auteur d e »La société du risque ». Daniel Cohn-Bendit revient aussi sur les récentes erreurs d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le parti avec lequel il a pris ses distances en décembre, et commente l’alternance réussie par la gauche en mai dernier.
"Pour supprimer les partis politiques !? Réflexions d’un apatride sans parti" par Daniel Cohn-Bendit - Indigène Edition (février 2013) - 40 pages - 3,10€ - En vente en librairies et en ligne
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