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Goncourt : Mathias Enard voit dans son prix une "grande reconnaissance"

Mathias Enard, 43 ans, a décroché le prix le plus prestigieux de l'édition francophone dès le premier tour. Son livre, Boussole, va rencontrer un public large. Sa propre vie d’écrivain va changer. Quelques heures après sa récompense, il le réalise très, bien au micro de France Info.
Article rédigé par franceinfo
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Ce prix Goncourt, ce bandeau rouge apposé à la couverture de Boussole , "va transformer le destin " de son livre. C’est ce qu'il espère et ce qui adviendra, comme chaque année après la remise de ce prix. Mathias Enard en a bien conscience, il le dit, son livre "va être lu par des dizaines voir des centaines de milliers de personnes ".

J’observe mon livre faire son chemin

Ce n’est plus son livre, mais celui de tout un public désormais. "J’ai écrit ce livre dans la solitude et l’enfermement pendant plusieurs années , raconte-t-il, maintenant j’ai l’impression de le voir s’éloigner de plus en plus de moi, je l’observe faire son chemin" . L’auteur a partagé sa joie profonde : "Aujourd’hui, c’est une transformation de ma vie extraordinairement positive, c’est une grande reconnaissance qui va transformer la vie du livre d’abord, puis ensuite sans doute un peu la mienne ".

Vienne, porte d’entrée de son roman

Le nouveau Goncourt, qui s’arrachera en librairie, aborde énormément d’univers – la passion de l’Orient, une histoire d’amour, la musicologie - sans s’éparpiller pour autant. Une prouesse saluée par l’Académie mais cette question demeure : comment l’a-t-il écrit, d’où est-il parti ? "La porte d’entrée c’est Vienne, répond l’écrivain, le roman commence à Vienne et s’y déroule entièrement, dans la chambre de Franz Ritter, ce musicologue orientaliste insomniaque qui raconte une histoire en une nuit… Vienne est la porte de l’Orient, elle est au confluent de la question de l’Orient et de celle de la musique. "

Le conflit syrien en filigrane

Mathias Enard a vécu en Syrie, un pays présent dans le livre, en filigrane, "un peu comme un décor de loin " explique-t-il. Il a encore beaucoup d’amis là-bas. "C’est une désolation quotidienne pour moi de voir ce qui se passe en Syrie, ce qui se passe pour les Syriens". Cela provoque chez l'écrivain "une espèce de tristesse un peu mélancolique " qui parcourt son livre, "mais la Syrie n’en est pas réellement l’objet ".

 

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