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"En solo" de Gilles Chappaz : les vertiges de la montagne en solitaire

Gilles Chappaz publie chez Glénat : "En solo- Alpinistes et grimpeurs racontent". Le journaliste réalisateur, homme de montagne, est allé à la rencontre de ces artistes de la verticale et du vide pour chercher à comprendre ce qui les attiraient vers cette pratique extrême de la montagne. Certains se sont livrés simplement, d'autres ont pris la plume pour expliquer cet engagement.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alex Honnold en solo intégral dans le Yosemite sur la couverture de "En solo" de Gilles Chappaz
 (Jimmy Chin)

Pourquoi un homme décide-t-il un jour de partir seul à l'assaut d'une montagne ou d'une paroi, avec pour toute assurance son courage et son envie ?

C'est à cette question que Gilles Chappaz a voulu répondre dans "En solo". Et il sait de quoi il parle. Né dans une famille de guides de haute-montagne, ce Chamoniard pur sucre est un fin connaisseur du milieu de la montagne qu'il a choisi de raconter en livres ou de mettre en images avec sa casquette de réalisateur.

Les solistes, ces artistes de la montagne

Pour son ouvrage, il s'est attaché à raconter des histoires de solo et de solistes. il préfère d'ailleurs ce terme à celui de soloiste utlisé en montagne mais un peu trop technique à son goût. "Soliste c'est plus poétique, plus musical. Quelqu'un qui ouvre une nouvelle voie en montagne fait oeuvre de création." Et c'est à ce titre que Patrick Edlinger, qui a popularisé l'escalade en solo sans assurance, sur des falaises aux surplombs vertigineux, était surnommé Dieu dans le milieu.

Gilles Chappaz ouvre son livre avec lui. il l'avait rencontré avant qu'il ne devienne une star de l'escalade avec une question : Comment peux-tu faire abstraction du vide ?". Edlinger qui avait tout juste 20 ans lui avait fait cette réponse qui en dit long : "Pourquoi j'aurais les mains moites à 200 mètres du sol ? Le vide n'existe pas !".

Alors que les détracteurs de cette pratique d'escalade à mains nues font un procès en inconscience à ces fumnanbules, Patrick Edlinger avait intégré très jeune les difficultés du solo : "Il ne faisait que des choses qu'il dominait parfaitement, qu'il avait repérées. Cela lui a permis de mieux se connaître et c'est pour ça qu'il parlait de discipline ultime", précise Gilles Chappaz.

A la frontière infranchissable de l'âme

"En solo" nous emmène dans les pas des plus grands maîtres de l'escalade ou de l'ascension en solitaire et permet d'entrer dans leur tête pour cerner leurs motivations et leur plaisir. 

Walter Bonatti voulait aller "à la frontière infranchissable de son âme" ; René Desmaison désirait "juste se retrouver seul avec soi-même" ; Pierre Beghin parlait "d’un morceau d’existence en dehors de sa propre vie".

Dans la pratique solitaire de la montagne il y a un choix de vie, une quête personelle et spirituelle jalonnée de courage mais aussi de peur. Ceux qui ont écrit ou continuent d'écrire la grande histoire de la montagne en témoignent, dans le livre de Gilles Chappaz.

  (DR /Editions Glénat)

Pour les passionnés, une rencontre débat sur le thème "Solo et risque" a lieu ce jeudi 31 mars à 19h30 à l'auditorium du musée de Grenoble, 5 place Lavalette. Entrée libre. 

Les grands noms de la montagne : Walter Cecchinel,  Lionel Daudet, Alain Ghersen, Julien Irrili, François Marsigny, Christophe Moulin ou encore Raymond Renaud et Gilles Chappaz seront là.
  (DR)

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