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Académie française : pourquoi personne ne trouve grâce aux yeux des "Immortels" pour occuper le 19e fauteuil ?

Depuis la mort de Jean-Loup Dabadie, en 2020, les habitués de la Coupole ne parviennent pas à se mettre d'accord pour désigner la personne qui occupera ce fauteuil, qui a été celui de Chateaubriand entre autres, malgré les nombreux candidats.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La façade de l'Institut de France qui abrite l'Académie française, à Paris quai de Conti, le 28 octobre 2021. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Qui sera le 23e titulaire du fauteuil 19 ? Neuf hommes sont en lice pour occuper ce poste, après la mort du parolier Jean-Loup Dabadie, en 2020. Sauf le critique au Figaro et écrivain Eric Neuhoff, la plupart des candidats sont inconnus du grand public. Or, il y avait déjà eu deux élections pour ce même fauteuil en novembre dernier avec, notamment, le match entre les écrivains Benoît Duteurtre et Frédéric Beigbeder, les plus connus de la liste. Mais les académiciens n'ont toujours pas réussi à départager les candidats. 

>> Un nouveau membre élu à l'Académie française : pour candidater il faut écrire "38 lettres manuscrites"

Car, plus que jamais, devenir "Immortel", ça prend du temps. L'élection à l'Académie française permet en effet de siéger jusqu'à la fin de ses jours, dans cette assemblée fondée en 1635 qui a pour mission de défendre la langue française et de rédiger un dictionnaire. Ainsi, poète et blogueur au lectorat confidentiel, Eric Dubois, tente cette fois encore d'entrer à l'Académie française. "La dernière élection, j'avais eu une voix à deux tours de scrutin. Ça fait plusieurs fois que je me présente six ou sept fois, je ne compte plus. Mais je suis réaliste", préfère-t-il sourire. 

Cinq sièges vides


Emile Zola, recalé 25 fois - un record -, avait quelques raisons d'y croire, ironise l'écrivain et éditorialiste Franz-Olivier Giesbert, candidat sans succès l'année dernière. "Balzac aussi, ça ne s'est pas très bien passé. C'est un club où il faut être accepté. Bon, oui, j'aurais pu être accepté la première fois de justesse, mais voilà, je n'en ai pas fait un plat. Peut-être que j'aurais dû préparer avant, mais je ne l'ai pas fait", note-t-il. 

Être connu, avoir une œuvre, écrire des lettres personnalisées et inspirées à chaque académicien, ce n'est plus la garantie de devenir "immortel". "Les gens de grand talent ne manquent pas en France, glisse l'écrivain et traducteur, Michel Orcel, deux fois candidat. Mais je ne comprends pas comment on peut avoir cinq fauteuils libres aujourd'hui", quai de Conti de Paris. En effet, depuis l'élection du 25 novembre 2021 de Mario Vargas Llosa, plusieurs "habits verts", le fameux uniforme des "Immortels", restent au vestiaire. 

Mais pour Jean-Marie Rouart, académicien en place, cela s'explique : "Ça a toujours été difficile de trouver le bon candidat. Quelquefois, on va jusqu'à cinq élections. Et l'Académie n'arrive pas à s'entendre parce que les candidats partagent des voix, parce que l'Académie juge que le candidat est trop jeune... C'est la décision souveraine de l'Académie." Et il en sait quelque chose : celui a reçu les Prix Interallié et Renaudot a été élu en 1997 chez les Immortels au bout de cinq tentatives.

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