Décès de l'historien britannique Eric Hobsbawm, auteur de "L'Age des extrêmes"
"Il a succombé à une pneumonie aux premières heures de la matinée", a indiqué sa fille Julia Hobsbawm. L'historien souffrait d'une leucémie depuis des années.
"C'est une immense perte pour son épouse, Marlene, qui était à sa femme depuis 50 ans, ses trois enfants, ses sept petits-enfants et arrière-petits enfants, mais aussi des milliers de lecteurs et d'étudiants dans le monde entier", a-t-elle souligné.
Un historien engagé, qui a fui le nazisme
Né le 9 juin 1917 à Alexandrie en Egypte, Eric Hobsbawm avait d'abord vécu à Vienne pendant l'entre deux-guerre, avant de partir pour Berlin en 1931, puis pour Londres deux ans après l'arrivée des nazis au pouvoir.
Il a adhéré au parti communiste à 14 ans, rapporte le site de la BBC qui le cite : « Quelqu’un qui a vu la montée d’Hitler en direct ne peut qu’en avoir été marqué politiquement. Ce jeune gars est toujours quelque part en moi, il y sera toujours. »
Un spécialiste des XIXe et XXe siècles
Après des études d'histoire à Cambridge, il avait commencé à enseigner en 1947 au Birkbeck College à Londres. Il a travaillé aussi avec l'université de Stanford et le Massachusetts Institute of Technology aux Etats-Unis, ainsi que des facultés réputées en France et au Mexique.
Eric Hobsbawm a travaillé sur les révolutions, la classe ouvrière, l'industrialisation, la construction des nations et les nationalismes.
Les œuvres les plus connues de cet historien à la renommée internationale, dont la vie a été marquée par son engagement marxiste, sont son histoire en trois volumes du XIXe siècle, et "L'Age des extrêmes", paru en 1994. Cet ouvrage porte sur un XXe siècle « court », de la fin de la Première guerre mondiale à l’effondrement du communisme en Europe. Il a reçu de nombreux prix internationaux et a été traduit en 40 langues, dont l'hébreu, l'arabe et le mandarin.
Eric Hobsbawm reconnaissait la faillite du communisme au XXe siècle mais n’avait pas renoncé à ses idéaux marxistes.
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