"City on fire" : quand New York enflamme l’édition
Aux Etats-Unis, l'éditeur Knopf est sûr de son coup : avant même qu'il fasse sauter la banque, Hollywood avait déjà acheté les droits du livre. En France, on évoque la somme de 150 ou 200.000 euros.
Plon, qui ne confirme pas ces chiffres, mise sur l'avenir. Sarah Rigaud, l'éditrice de Garth Risk Hallberg est persuadée que ce n’est que le début d’une grande aventure littéraire. Les éloges et les comparaisons sont flatteurs. La critique américaine parle d’un Dickens contemporain, du nouveau Don Delillo. L’auteur, lui, rougit à ces références. Il avoue sa fascination pour Balzac car, selon lui, à la fin du XIXe siècle, le roman mêle argent et meurtre, une double thématique omniprésente dans City on fire .
Le roman débute le soir du 31 décembre 1976. Samantha, jeune étudiante est laissée pour morte dans Central Park, à New York, avec deux balles dans le corps. Avant de savoir si elle survivra, le lecteur s'enfonce dans la nuit new yorkaise, en pleine période punk. Il croise une dizaine de personnages, grand bourgeois de la finance, clochards célestes, homosexuels toxicos. Les rats courent dans les coursives.
Ça sent le soufre, le sexe, la dope, le sang
Garth Risk Hallberg a parfaitement saisi cette période qu'il est trop jeune pour avoir connue, cette fin de cycle décadent. Juillet 1977, la ville est plongée dans le noir, une immense coupure de courant qui sonne le glas de cette époque. Ce black-out est la scène de la fin chorale du livre, une apothéose remarquablement menée.
C'est aussi addictif que les substances consommées dans les immeubles délabrés d'East Village, quand Manhattan n'avait pas encore été nettoyée. Garth Hallberg n'est pas nostalgique. New York a changé mais il l'aime toujours, comme on aime une femme.
City on fire n'est pas un chef d'œuvre. Mais c'est la naissance d'un auteur édité en France par Plon dans la même collection que Norman Mailer, Salman Rushdie et Donna Dartt.
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