"Sorcellerie" : une monographie consacrée aux sorcières et sorciers du Moyen Age jusqu'à nos jours
Dans la collection La Bibliothèque de l’ésotérisme, Taschen publie une monographie consacrée aux magiciens et magiciennes du XVe au XXIe siècle, à l’iconographie riche et diversifiée.
Des gravures du XVe siècle, à Blake, Goya, Fusseli, Fini, ou Kuzmina… un très grand nombre d'artistes se sont passionnés pour l’occulte. C’est le sujet de Sorcellerie, monographie dédiée aux sorciers et sorcières. Chapitré par thèmes (initiation, invocation, éléments… ), l’ouvrage à l’iconographie fascinante est commenté et légendé d’un point de vue historique et artistique.
Inquisition
Objet de terreur et de fascination, la sorcellerie est depuis la nuit des temps objet de spéculations, de mystères, d’horreur… et de chefs d’œuvre de la peinture. Cela méritait bien un livre. Sous la belle reliure dorée illustrée de la célèbre Circé Invidiosa de John William Waterhouse, défilent des centaines de reproductions qui composent le tableau d’une mythologie infernale.
Les sorcières, dominantes en nombre (70%) par rapport aux sorciers (30%), sont soit d’une envoûtante beauté, soit vieilles, bossues, au nez crochu et à la peau vérolées. C’est toujours la femme qui est stigmatisée, systématiquement maligne (la "dame meschine" du Moyen-Age), brûlées vives par les clercs, puis les juges. L’Inquisition (XIIe-XVIIIe siècle) ne constitue-t-elle pas un génocide contre les femmes ?
Capharnaüm visuel
Ce n’est pas pour rien que les néo-féministes se qualifient de "sorcières" aujourd’hui. Leur symbolique nourrit des motifs récurrents que les époques actualisent selon leurs esthétiques dominantes : nudité, balais, chaudron, sabbats, pentacles, diables… Au Moyen Âge, la sorcellerie n’est pas une croyance, elle est réelle. Elle est représentée de façon réaliste jusqu’à Goya qui introduira une dimension onirique. Sur ses pas, le symbolisme, le surréalisme, l'abstraction, jusqu’au Pop art, puis la photo, le cinéma, la mode et le rock actualiseront le sujet.
Historique et artistique, Sorcellerie est tissé de bruit et de fureur. Un capharnaüm qui, de sonore, devient visuel. C’est à cette "pinacothèque" qu’invite l’ouvrage en ensorcelant l’œil et l’esprit, dans des pleines-pages aux reproductions remarquables. Selon la Génèse, dans sa chute, Satan emporta avec lui une émeraude, symbole de connaissance. Sorcellerie en est un des reflets sur un sujet ici valorisé sous l'angle de l'histoire de l'art.
"Sorcellerie", collectif. Editions Taschen. Relié, demi-reliure, 17 x 24 cm, 520 pages. 30€.
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