"Escales au bout du monde", un beau voyage en terres australes et antarctiques
Ce sont sans aucun doute les petits bouts de France les plus méconnus. Perdues dans l'immensité de l'océan indien et en bordure du continent Antarctique, les Terres Australes et Antarctiques Françaises (Taaf) ont toutes la même particularité : pas de population autochtone, des conditions d'accès difficiles et un écosystème unique et fascinant.
Seules certaines de ces îles accueillent une poignée d'hommes et de femmes venus, pour un temps défini, travailler dans les bases scientifiques installées par la France. Bien loin des sentiers battus, quelques touristes embarquent également quatre fois par an sur le Marion Dufresne, l'un des deux bateaux ravitailleurs de ces "confettis de la République".
Peu de monde donc, et pourtant, il y a tant à découvrir et partager !
C'est en résumé ce que se sont dit Stéphanie Légeron et Bruno Marie lorsqu'ils ont présenté leur projet à l'administration des Taaf.
La littérature et les documentaires ne manquent pas sur le sujet mais cette fois, la proposition était inédite puisqu'elle couvrait, dans un même ouvrage, les cinq districts regroupés sous l'acronyme: les îles tropicales des Eparses, les subantarctiques, composées de l'archipel de Crozet, de l'archipel des Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam et enfin la Terre Adélie, en Antarctique.
Derniers sanctuaires originels
Après deux ans d'un travail colossal et près de 6 mois de reportages pas forcément de tout repos, "Escales au bout du monde" vient de paraître en auto édition (disponible sur commande dans les librairies et sur internet). Un joli cadeau pour l'administration des Taaf qui a fêté en 2015 son 60e anniversaire.Au fil des 448 pages agrémentées de plus de 1200 photos et nourries de l'histoire des lieux, de rencontres, de descritpions avec en fil conducteur le récit des voyages, les auteurs font vivre ces "derniers sanctuaires quasi originels de la planète" qui ont, aujourd'hui encore, le "pouvoir de suciter rêverie et désir d'évasion".
Le lecteur pourra ainsi, au gré de ses humeurs, flaner sur les plages paradisiaques de Bassas da India puis admirer l'arche des Kerguelen, découvrir les tortues vertes des Glorieuses et les différentes espèces de manchots des Australes, revivre les épopées maritimes du XVIIIe siècle ou encore lire le témoignage d'un "bib" (médecin) de mission en Terre Adélie...
Pour en arriver là, il a fallu rechercher les informations disséminées un peu partout, parfois dans la mémoire de ceux qui ont séjournés là-bas, sélectionner -non sans mal- une petite partie de la montagne de photos accumulées, mais qui "racontent toutes quelque chose", essayer de "rester objectif tout en s'appuyant sur le voyage".
"Dans ces îles, tout est assez extraordinaire" témoigne Bruno Marie, envouté plus particulièrment par le pack de glace en Terre Adélie. "C'est une coupure avec la civilisation, les paysages sont magiques, tous les gens rencontrés des passionnés".
"C'est fantastique d'arriver dans cette mer australe en bateau" poursuit Stéphanie, tombée sous le charme des Kerguelen. "On sait que c'est un privilège de côtoyer cette nature presque vierge".
"La France peut et doit s'enorgueillir de posséder quelques joyaux naturels d'exception qui ne doivent pas tomber dans l'oubli, ni dans l'indifférence", écrit Nicolat Hulot en préface du livre. "C'est un héritage transgénérationnel que nous devons préserver sans concessions."
Pour s'en persuader, si besoin était, il suffit de se plonger dans chacune de ces escales. Et d'écouter tous ceux qui en sont revenus des étoiles plein les yeux.
A noter la très belle double exposition "Destination terres extrêmes" et "Antarctique, une explosion de vie" à la galerie Euréka, à Chambéry (Savoie) jusqu'au 3 septembre 2016
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