Aurélie Silvestre : "On a vécu beaucoup de 13 novembre depuis l'année dernière"
Invitée du 20 heures de France 2 du 13 novembre 2016, Aurélie Silvestre se livre avec pudeur, douceur et émotion sur sa vie depuis le drame. Elle publie "Nos 14 novembre" (JC Lattes), le témoignage fort d'une femme qui ne s'est pas laissée pénétrer par la haine et la colère.
Après les attentats de Paris,certains proches des victimes ont choisi de témoigner de l'après. Et comme pour Antoine Leiris dans "Vous n'aurez pas ma haine", ce qui marque le plus en entendant le témoignage d'Aurélie Silvestre est l'absence totale de haine et de colère.
Je vais vers ce qui me fait aller de l'avant et je crois que la colère n'est pas quelque chose qui pourrait me faire du bien ni aider mes enfants à grandir.
Aurélie SilvestreUn sentiment qu'elle n'a jamais éprouvé "Il n'y a pas eu de colère. D'abord je n'ai pas eu le temps, j'étais enceinte et avait un petit garçon de 3 ans, que je devais aider car il est rentré tout de suite dans le deuil" explique-t-elle. Mais il est difficile pour tous ces proches de victimes de suivre sereinement le cheminement intérieur qu'ils ont choisi. Car, sollicités de toutes parts, ils reçoivent de nombreux témoignages de soutien et tout cet amour est parfois à double-tranchant. La jeune femme explique qu'en voulant aider, certaines personnes projettent leurs propres angoisses et l'empêchent d'aller de l'avant.
Joie, bonheur et amour
La douceur et le calme apparents d'Aurélie Silvestre ne doit pas laisser imaginer que sa peine n'est pas énorme et le chemin parcouru depuis un an n'a pas été long et douloureux. Mais cette jeune mère a choisi la vie malgré l'absence. Dans son livre, elle raconte cette journée du 13 novembre, dont elle se souvient de chaque minute, la descente aux enfers. Les pleurs insoutenables de son petit garçon de 3 ans qui comprend que son papa ne reviendra jamais. Mais elle raconte également la suite, la naissance quelques mois plus tard de sa fille Thelma. Et puis elle explique comment elle se reconstruit, avec ses proches et ses enfants. De Matthieu, son amour, elle raconte sur le plateau du 20 heures de France 2 une très belle anecdote. Le janvier 2015, ils participent ensemble aux manifestations qui ont suivi l'attentat contre Charlie Hebdo. Un peu abasourdie par le monde présent dans la rue, Aurélie ne sait comment réagir. Son compagnon l'embrasse et lui dit cette phrase qui, malheureusement, lui servira plus tard, "La seule chose que l'on puisse faire, c'est s'aimer plus fort. "
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