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André Glucksmann, un philosophe engagé et libre

André Glucksmann était un personnage incontournable parmi les intellectuels français. Après un passage à l’extrême gauche , il s'était fait le pourfendeur des totalitarismes. "Je ne suis pas inconditionnellement de gauche. Je suis comme la majorité des Français, je choisis" avait-il dit sur France Info.
Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Andre Glucksmann et Jean-Paul Sartre recus a l'Elysee par le president Valery Giscard d'Estaing en 1979 © ASLAN/SIPA)

 André Glucksmann c'est d'abord cette figure, ce philosophe aux cheveux longs, éternellement en colère. D'abord engagé dans le maoïsme, acteur de mai 68, mais qui va évoluer peu à peu vers l'atlantisme. Il fait le lien entre deux générations d'intellectuels, celle des Sartre, Aron et Foucault et celle des "nouveaux philosophes", ces penseurs qui envahissent les plateaux télés dans les années 1970.

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On le découvre notamment dans la célèbre émission Apostrophe de Bernard Pivot aux côtés de Bernard Henri Lévy en 1977. 

Sa rupture avec le marxisme passe entre autre par son ouvrage publié en 75. Dans La cuisinière et le mangeur d'hommes, il n'hésite pas à faire un parallèle entre le nazisme et le communisme.

Il promeut finalement un atlantisme fondé sur l'antitotalitarisme, engagé pour les droits de l'Homme. En 1979, avec Jean-Paul Sartre et Raymond Aron, André Glucksmann lance l'opération "Un bateau pour le Vietnam" pour sauver les boat-people. Ils seront tous les trois reçus à l'Elysée. Il a aussi été pour la guerre en Irak et était connu pour son soutien à la cause indépendantiste tchétchène. 

Politiquement, André Glucksmann a fait un véritable grand écart politique au fil du temps. De l'extrême gauche à la droite puisqu'en 2007 il soutient la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. Une "transgression" sur laquelle il s'était expliqué au micro de Philippe Vandel. "La transgression c'est l'idée qu'il faut, quand on est un intellectuel respectable, être un intellectuel de gauche et considérer que sa famille spirituelle, la gauche, est en quelque sorte infaillible, qu'elle ne s'est jamais trompée. C'est du baratin"

"Je ne suis pas inconditionnellement de gauche. Je suis comme la majorité des Français, je choisis" (André Glucksmann)

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