9 ans pour fuir l'enfer de la Corée du Nord : le livre témoignage
Chaque année, 15 000 personnes fuient la Corée-du-Nord par la Chine. Une poignée seulement parvient à la terre promise, la Corée-du-Sud. Médecins sans Frontière a tenu pendant trois ans à Séoul une cellule d'écoute et d'aide psychologique à destination des réfugiés. l'ONG était d'autant plus experte qu'elle avait tenu des centres dans la dictature voisine, jusqu'à ce qu'elle s'estime manipulée par le pouvoir, et qu'elle prenne la douloureuse décision de partir.
Les traumatismes constatés sur les Coréens du Nord en fuite sont multiple. Il y a d'abord ceux liés à la famine des années 90. Elle a atteint son paroxysme entre 1995 et 1998, et nombreux sont ceux qui ont vu un proche mourir de faim, alors qu'il n'y avait aucune catastrophe naturelle ni guerre, seulement l'entêtement des dirigeants. Aujourd'hui, certains des réfugiés développent des symptômes anorexiques.
La nature du régime, elle aussi, marque : tout déplacement, toute information, opinion ou cultes sont controlées, il est interdit de pleurer, le suicide doit être accompagné d'une lettre disant qu'il ne s'agit pas d'une contestation, faute de quoi les proches seront inquiétés. (Source : Journal International de la Victimologie).
Il a y aussi les dénonciations par des proches, les tortures et les sévices subis dans les camps de rééducation, camps de travail, de concentration, qui conduisent souvent à la mort.
A cela s'ajoute quand la décision est prise de partir la peur de la Chine, qui n'hésite pas à renvoyer les exilés, la douleur de l'exil, ou encore l'accueil pas toujours bienveillant de la population sud-coréenne...
Corée du Nord, 9 ans pour fuir l'enfer
Eunsun Kim, Sébastien Falletti
Editions Michel Lafon
17,95 Euros
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