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14e Festival des films très courts : un format qui en dit long

Dans le jargon de la télé et du Web, on appelle cela une pastille. Autrement dit, un film d’environ trois minutes. Le format a son festival de Cannes : le Festival international des très courts, dont la 14e édition se tient du 4 au 13 mai dans 80 villes à travers le monde, dont 26 en France. La soirée inaugurale de vendredi se tient au Forum des Images, Forum des Halles, à Paris.
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
L'affiche du 14e Festival international des très courts
 (DR)

La bande-annonce du 14e Festival des très courts :

Comme son prestigieux aîné, le Festival des très courts a sa sélection compétition et hors compétition. Pas moins de 1500 films ont été soumis aux organisateurs cette année et 150 retenus, toutes sections confondues, dont 47 en compétition internationale. Jean-François Halin, fondateur des « Guignols de l’Info », scénariste et dialoguiste (les deux OSS 117) préside le jury international qui a vu les années précédentes défiler Moebius, Yves Boisset, Claude Chabrol, ou Pierre Richard, pour n’en citer que quelques-uns.

Marguerite Abouet, scénariste et auteure de la BD ivoirienne Aya de Yopougon, est la première marraine du festival, et revient présider la compétition "Paroles de Femmes" à Montpellier".

La bande-annonce de la section "Monde d'avant, monde d'après" du Festival international des très courts :

Nous avons interrogé à l’occasion de cette 14e édition Marc Bati, Directeur du festival :

Jacky Bornet : Le très court est en pleine expansion sur le Web et à la télévision, le format semble difficile à exporter au cinéma ?

Marc Bati : Je vais vous démentir sur ce point. Les anciens se souviennent qu’avant le grand film projeté en salle, il y avait des courts-métrages. Cela a disparu pour laisser plus de place à la publicité et ne pas trop monopolisé le temps de la séance, permettant ainsi de les multiplier afin de mieux rentabiliser les films. Aujourd’hui, il y a une demande, et l’on constate une demande de films  très courts, car leur durée n’empiète pas trop sur le temps de la séance et que le public est demandeur, comme le prouve leur succès à la télévision ou sur Internet. Des films projetés dans le cadre des précédentes éditions du festival se sont ainsi retrouvés en salles. Dernièrement MK2 a fait des propositions allant dans ce sens, se montrant très désireux d’intégrer de tels programme en première partie de séance.

Extrait de "The Driver" :

J. B. : Le festival existe depuis 14 ans, quels ont été les débouchés des films projetés ?

M. B. : Ces films sont avant tout à la charnière entre Internet et la salle. Ils débordent de la toile dans le festival, par exemple, ou en première partie de séance, ce qui va sans doute se développer. Les auteurs de ces films très courts n’ont pas pour vocation d’aller vers le long métrage, comme c’est toujours plutôt le cas pour les réalisateurs de courts-métrages. Ces nouveaux cinéastes revendiquent ce format comme un mode d’expression à part entière, un nouveau langage assumé et revendiqué. Et cela marche, vu le nombre de nouvelles séries très courtes que mettent en route les chaînes, ou le succès que rencontre des web séries tels que « Norman fait son cinéma ». 

Extrait de 0507 :

J. B. : L’humour n’est-il pas le seul choix possible ou le plus pertinent pour le très court ?

M. B. : Loin de là. Les films s’avèrent être de plus en plus diversifiés. Même sur une très courte durée, certains s’avèrent bourré d’émotion, abordant des sujets de fond, des scènes fortes, avec une densité que dynamise le format. Ils ont en commun une prise de parole où sont avant tout revendiquées liberté et dignité. Une programmation est particulièrement significative de ce point de vue cette année : « Monde d’avant, monde d’après », autour des printemps arabes et du mouvement des indignés dans le monde. Tout comme « Travelling34 » qui traite du handicap sous toutes ses formes. Toutes les tonalités s’y retrouvent, y compris l’humour, mais pas seulement. 

Extrait de "Invade" :

J. B. : Le Festival rend cette année hommage à Girand/Moebius qui avait été le premier président du jury en 1999 et qui vient de disparaître. Sous quelle forme va prendre cet hommage ?

M. B. : Un des films projetés cette année voit Moebius à l’écran. Il s’agit d’un épisode encore inédit de la nouvelle saison de la série « Minuscule ». Il a été réalisé par sa fille, Hélène Giraud, qui avait tenu à faire un clin d’œil à son père en le filmant à sa table de travail.

Toute la programmation, toutes les villes, tout le festival

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