Le secteur culturel salue la nomination de Roselyne Bachelot mais attend des actions concrètes
Le monde culturel a salué l'arrivée de Roselyne Bachelot au ministère de la Culture, soulignant son intérêt pour la musique et son expérience politique. Des mesures rapides et concrètes sont néanmoins attendues pour relever un secteur sinistré.
Les milieux culturels et médiatiques saluaient mardi 7 juillet, l'arrivée d'un poids-lourd de la politique avec la nomination de Roselyne Bachelot au ministère de la Culture mais soulignaient l'ampleur de la tâche qui l'attend dans ce secteur sinistré. "Je serai la ministre des artistes et la ministre des territoires", a assuré la nouvelle locataire de la rue de Valois lors de la passation avec Franck Riester lundi 6 juillet, disant vouloir "mettre la culture au coeur du plan de reconstruction de notre pays laminé par une crise économique, sanitaire, sociale et morale".
"Des atouts incontestables"
"L'urgence absolue en ce début d'été sera d'aider à la remise en route et en état des lieux de culture : festivals, théâtre musées, cinémas, monuments historiques", a-t-elle souligné. Dès le mardi 7 juillet, elle arpentait les couloirs du Louvre rouvert la veille. La nomination de l'ex-ministre de Chirac et Sarkozy, qui avait arrêté sa carrière politique pour une nouvelle vie de chroniqueuse à la télévision et à la radio et jouit d'une certaine popularité auprès du public, a été applaudie par les organisations professionnelles du secteur.
"Une personnalité de premier plan" pour l'Adami (artistes auteurs) tandis que la Scam (société d'auteurs) souligne "son parcours politique et son expérience des rouages de l'Etat", tout comme les producteurs de musique du Snep qui rappellent qu'elle est "éprise de musique et de culture". "Des atouts incontestables dans le contexte difficile que nous vivons", résume la SACD (auteurs compositeurs) avec une "perte pour le secteur créatif et culturel chiffré à au moins 22 milliards d'euros", "un spectacle vivant sinistré totalement à l'arrêt" ou "un champ audiovisuel dont les recettes ont connu une chute historique"...
"On espère que c'est le signal que la culture comptera parmi les principaux sujets de cette fin de quinquennat et que c'est le signe d'un ministère fort car il est affaibli depuis plusieurs années", indique à l'AFP Aurélie Hannedouche, du Syndicat des musiques actuelles (Sma). Les musiques actuelles attendent des "réponses rapides" pour pouvoir rouvrir les salles de concert cet automne mais aussi un nouveau soutien financier pour relancer des entreprises "sous perfusion", explique-t-elle, saluant l'annonce de la veille d'organiser rapidement des "états généraux des festivals".
Les "travaux d'Hercule" l'attendent
"On demande à ne pas être les sacrifiés du remaniement", a alerté de son côté Frantz Steinbach, qui préside le comité de filière nuit, lieux musicaux festifs et de vie, à la croisée des ministères de la Culture et du Tourisme. Avec une activité à l'arrêt depuis quatre mois, le monde de la nuit joue selon lui sa survie. "J'espère qu'elle aura les moyens de son action mais reste à voir comment va être le budget", s'est interrogé sur France Culture le directeur du Festival d'Avignon Olivier Py, soulignant que la ministre avait "devant elle les travaux d'Hercule".
Troisième ministre de la Culture d'Emmanuel Macron après Françoise Nyssen et Franck Riester, Roselyne Bachelot a réservé sa première sortie publique lundi soir à Radio France, maison où elle a tenu une chronique musicale sur France Musique. Alors que la grande réforme audiovisuelle prévue par son prédécesseur aura été victime du Covid-19 pour devenir une série de décrets et ordonnances, elle a loué auprès de Franceinfo un "audiovisuel public d'une qualité formidable".
"Parfois, quand on m'interrogeait sur un retour en politique, je répondais : Non, jamais, sauf pour être ministre de la Culture. Et c'était comme une sorte d'idéal", a-t-elle confié à la radio, alors que de nombreux internautes relayaient l'un de ses passages télévisées où elle assurait qu'elle ne ferait plus jamais de politique. Une première pétition a dores et déjà atterri sur son bureau, lancée par les enseignants en école d'architecture qui déplorent un manque de moyens et signée par plus de 200 personnes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.