La vente aux enchères d'instruments de torture est suspendue
Cette vente d'objets de torture rassemblés par l'ancien bourreau français Fernand Meyssonnier a suscité l'indignation d'associations de défense des droits de l'homme. Mais elle est légale, selon le Conseil des ventes.
Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait annoncé vendredi qu'il souhaitait "très fermement" son annulation.
De son côté, le sénateur Jean-Pierre Sueur (PS) avait demandé vendredi à François Fillon ce qu'il comptait faire pour empêcher cette vente aux enchères. Dans un communiqué, le président de la commision des lois faisait part de "son indignation devant cette manifestation morbide qui "commercialise la torture", comme l'ont écrit plusieurs associations, et qui est outrageante à l'égard de la mémoire des êtres humains qui ont été victimes de la torture".
Devant les remous provoqués par cette vente de 350 objets et documents, nommée "Vente Peines et Châtiments d’Autrefois" et prévue le 3 avril à Paris, la maison Cornette de Saint Cyr avait déjà décidé, mercredi, de retirer de la vente une réplique de guillotine, haute de 4 mètres.
Les objets, entre autres une "baignoire" servant à recueillir les têtes coupées, une malle en osier destinée aux corps décapités, une corde de pendaison et un écrase-mains, devaient être exposés du 31 mars au 3 avril à l'Hôtel Salomon de Rothschild, dans le VIIIème arrondissement de Paris.
La vente, qui devait être réalisée à la demande de la famille du bourreau décédé en 2008 à 77 ans, "ne comprend aucun objet concernant la guerre d'Algérie", selon le commissaire-priseur.
Fernand Meyssonnier a procédé à 198 exécutions judiciaires en Algérie entre 1957 et 1962. Il était fils d'"exécuteur en chef des arrêts criminels", autrement dit bourreau.
Plusieurs associations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé dans cette vente une initiative "très choquante et contraire à toute morale".
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