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La maison Picassiette, chef d'oeuvre d'art naïf
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Ce sont des lieux incroyables, nés de la persévérance et de l'imagination d'un seul homme. Il y a le Palais Idéal du Facteur Cheval, La Maison à Vaisselle Cassée du livreur de lait Robert Vasseur, ou la Maison Picassiette de Raymond Isidore. Ils ont pour point commun de ne jamais avoir étudié l'art, de ne jamais avoir cotoyé ce milieu, et d'avoir édifié toute leur vie un environnement né dans leur esprit, suivant leur propre esthétisme.
"J’ai suivi mon esprit comme on suit son chemin". Voilà comment Raymond Isidore a résumé sa vie. Né à Chartes dans un milieu modeste, en 1900, il devient balayeur dans le cimetière de Chartes. C'est ainsi qu'il fait vivre sa famille. En 1929 il achète une parcelle de terrain. En 1938 il commence son oeuvre : "J’ai d’abord construit ma maison pour nous abriter. La maison achevée, je me promenais dans les champs quand je vis par hasard, des petits bouts de verre, débris de porcelaine, vaisselle cassée. Je les ramassais sans intention précise, pour leurs couleurs et leur scintillement. J’ai trié le bon, jeté le mauvais. Je les ai amoncelés dans un coin de mon jardin. Alors l’idée me vint d’en faire une mosaïque, pour décorer ma maison. Au début je n’envisageais qu’une décoration partielle, se limitant aux murs". Au final, la maison, un local estival, une chapelle, un tombeau, et tout le mobilier se retrouvent décorés de motifs, d'images puisées dans le quotidien, dans ses rêves, dans les journaux, ou dans le calendrier des postes. Les habitants de la ville l'ont considéré toute sa vie comme un fou, on l'a surnommé Picassiette, le Picasso des assiettes. Ce n'est que plus tard, après sa mort, qu'on a considéré l'ampleur de l'oeuvre, aujourd'hui assimilée à ce que l'on appelle l'art naïf.
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