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L'étoile Aurélie Dupont va illuminer l'Opéra de Paris, une dernière fois

C'est la dure loi du ballet de l'Opéra de Paris. A 42 ans, la carrière des danseurs s'arrête. Ce soir, l'étoile Aurélie Dupont fera ses adieux à la scène du Palais Garnier dans le rôle de Manon de Kenneth Mc Millan. Pour autant, elle ne quittera pas la maison où elle a brillé 17 ans durant, elle y sera maître de ballet. Retour sur une carrière exceptionnelle.
Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (L'étoile de l'Opéra de Paris Aurélie Dupont, ici en "Giselle"  à New York  (2012) © Stephanie Berger/AP/SIPA)

L'histoire d'Aurélie Dupont aurait pu être aussi linéaire que la suave musique de Jules Massenet qui accompagnera ses adieux ce lundi soir. Surdouée, travailleuse acharnée, après l'école de danse de l'Opéra de Paris, elle intègre le corps de ballet. Elle est nommée étoile à 25 ans.

Aurélie Dupont peut tout danser, du classique au contemporain, mais en elle ce parcours sans fautes la perturbe, il est contre nature. "Ce sont tes faiblesses qui m'intéressent ", lui dit la chorégraphe allemande Pina Bausch quand elle la dirige et la libère dans Le Sacre du printemps .

Le Sacre du printemps de par Pina Bausch (archive Ina du 9 juin 1997)

Reportage sur "Le sacre du printemps" de Pina BAUSCH, présenté à l'opéra Garnier. Le commentaire sur des images de la répétition et des extraits du spectacle alternent avec les interviews de danseurs. Aurélie DUPONT s'échauffe à la barre.

 

"Je suis fragile, je suis sensible"

"Elle m'a sauvée. J'étais un œuf avec une coquille très dure, elle a cassé la coquille et tout d'un coup je suis sortie de là", confie la danseuse. "Elle m'a délivré d'un poids énorme que je m'étais mis moi-même sur les épaules parce que je suis fragile, parce que je suis sensible, à fleur de peau et je me disais : 'Tu travailles pendant des années pour finalement danser pas comme tu veux danser, c'est ridicule'. Mais c'est difficile de changer ses habitudes. Elle (Pina Bausch) avait la clé pour ouvrir le coffre-fort, elle m'a vraiment délivrée", se souvient l'étoile.

 

"Laisser sa loge, c'est laisser sa vie de danseuse étoile"

"C'est passé si vite ", dit Aurélie Dupont, qui a aussi marqué l'histoire de l'Opéra en étant la première étoile à faire deux enfants sans briser sa carrière. Depuis, quatre de ses consœurs ont osé être mères et étoiles. Danser, encore, elle le peut, elle le veut, mais ce soir, Aurélie Dupont devra rendre sa loge, non sans tristesse.  

"Laisser sa loge, c'est laisser son titre, c'est laisser sa carrière, c'est laisser sa vie de danseuse étoile. Tout est dans ce gros détail là, qui est ma loge de danseuse étoile avec mon nom marqué dessus. C'est assez violent finalement ", confie-t-elle.

Aurélie Dupont revient sur sa carrière au micro de Thierry Fiorile.

 

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