"Agression", "activistes" : Bolloré entre au capital d'Ubisoft et s'attire les foudres du groupe
Le patron d'Ubisoft dénonce, mercredi, les méthodes employées par Vivendi pour faire irruption dans le capital de son entreprise.
"On n'entre pas dans une société en cassant la porte !" Yves Guillemot, le cofondateur de l'éditeur français de jeu vidéo Ubisoft, a expliqué, mercredi 28 octobre, avoir ressenti comme une "agression" l'irruption du groupe Vivendi dans le capital de son entreprise. Dans un entretien au site des Echos, il a fustigé l'attitude du dirigeant de Vivendi.
"J'ai reçu un appel de Vincent Bolloré deux heures avant l'annonce de son entrée dans le capital d'Ubisoft. Il ne m'en a même pas parlé", a déploré l'entrepreneur. "Prendre un pourcentage dans notre société sans discuter avec nous au préalable, ce sont des méthodes d'un autre temps", a-t-il encore dénoncé, fustigeant des méthodes "d'activiste".
Le souci de la "liberté de ton"
Yves Guillemot a insisté sur la volonté d'indépendance de son entreprise pour privilégier la "réactivité et la liberté de ton". "Dans le jeu vidéo, je ne connais pas une seule société qui fonctionne à l'intérieur d'un groupe de ce genre", souligne-t-il à propos de Vivendi. Il estime par ailleurs qu'Ubisoft est en conflit d'intérêt avec Vivendi, puisque le groupe de médias et contenus détient 6% du capital d'Activision Blizzard, géant américain du jeu vidéo.
Face à l'irruption de Vincent Bolloré, Yves Guillemot explique "étudier toutes les options possibles, y compris auprès de nouveaux partenaires". Après être entré au capital des éditeurs de jeux vidéo Ubisoft et Gameloft il y a deux semaines à hauteur respectivement de 6,6% et 6,2%, Vivendi a augmenté sa participation au capital des deux entreprises, pour la porter à 10,39% et 10,20%. Le groupe est ainsi devenu le premier actionnaire d'Ubisoft, devant le fonds FMR LLC et la famille Guillemot, qui en détiennent plus de 9% chacun. Recentré dans les médias et la production de contenus, Vivendi a même affirmé, lundi, qu'il n'écartait pas une prise de contrôle d'Ubisoft et de Gameloft.
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