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Fiac : les collectionneurs d'art contemporain ne sont pas tous milliardaires

La Foire internationale d’art contemporain (FIAC) qui a ouvert ses portes à Paris jeudi 20 octobre va recevoir la visite curieuse et intéressée d'un couple d'enseignants, amateur d'art et collectionneur, sans être richissime. 

Article rédigé par Anne Chépeau, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (?SADAK SOUICI/WOSTOK PRESS / MAXPPP)

La Foire internationale d’art contemporain (FIAC) a ouvert ses portes au public jeudi 20 octobre. Pour cette 43e édition, 186 galeries sont présentes au Grand Palais et pour la première fois au Petit Palais. La Fiac est un rendez-vous incontournable pour les collectionneurs, qui ne sont pas forcément milliardaires. C'est le cas d'un couple d'enseignants parisien, qui a fait de ses acquisitions un art de vivre.

Participer à l'art contemporain 

Thierry Gontier est professeur de philosophie à l’université, son épouse enseigne l’histoire-géographie dans un collège parisien. Depuis dix ans, ce couple de quinquagénaires vit entouré d’œuvres contemporaines. "On a toujours collectionné. Quand j’étais tout jeune, avec les moyens du bord, je collectionnais de la photo contemporaine", se remémore Thierry Gontier. "Après, nous nous sommes intéressés à l’art classique, mais sans avoir de direction très précise. Et un jour, on s’est dit qu’on voulait collectionner vraiment l’art de notre temps."

Nous voulons participer à la création contemporaine en acquérant des œuvres

Thierry Gontier, collectionneur

Les œuvres vivent dans le quotidien 

La première acquisition du couple est une grande aquarelle de Barthélémy Toguo datant de 2006. On découvre dans l’escalier de leur duplex. "C’est un autoportrait, où il se représente en auroch, comme dans des peintures rupestres", décrit le propriétaire. "Dans la carrière de Barthélémy Toguo, je pense que c’est une des très, très belles œuvres. Nous sommes contents de l’avoir", dit-il, d'autant que l'artiste fait l'actualité ces derniers jours, ayant été nommé pour le Prix Marcel Duchamp 2016

Avoir une œuvre et la voir, puisqu'il n'est pas question de cacher les acquisitions. Elles sont exposées dans l’appartement, jusque dans la cuisine. "J’ai des amis collectionneurs qui mettent des œuvres dans des caisses. Moi, je me sens frustré tant que je n’ai pas vu l’œuvre que j’ai acquise", précise Thierry Gontier.

Comment tout voir, tout montrer pour faire partager ses coups de cœur ? "Nous achetons des petites pièces, afin de pouvoir les mettre au mur, au moins un temps. Après, on les décroche. Nous les mettons parfois dans des placards ou nous les prêtons pour des expositions. Nous n’avons pas de réserves", explique-t-il. 

Des limites financières, sauf pour l'exception

La collection du couple compte plusieurs centaines de pièces. Ce sont essentiellement des dessins, des photos et des vidéos mais aussi quelques peintures et sculptures. Le choix correspond à un critère intangible, il est nécessaire que le projet plaise à l'un et à l'autre. "Nous collectionnons à deux et heureusement pour notre budget", explique Thierry. "Ça élimine un très grand nombre d’œuvres, qui plaisent à l’un mais pas à l’autre." Le couple peut acheter des œuvres quelques dizaines d’euros ou beaucoup plus cher.

Nous nous sommes fixés une limite financière qui tourne autour de 5 000 euros pour une pièce, mais il y a toujours une place pour l’exception.

Le budget de Thierry Gontier, collectionneur

L’exception n’a rien à voir avec une quelconque spéculation. Il n’y a aucune notion d'investissement dans ce cheminement de vie avec l'art. La "rentabilité" n'intéresse pas le couple. "Si certaines œuvres ont pu sans doute prendre la valeur, beaucoup d’autres n’ont fait qu’en perdre", conclut le collectionneur qui ne manque jamais la Fiac, source d’informations et de découvertes.

Les collectionneurs d'art contemporain ne sont pas tous milliardaires : un reportage d'Anne Chépeau

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