Route du Rock 2021 : "C’est un pari gagné", se réjouit le directeur du festival
"C'est un pari gagné avec des sites bien remplis, avec des nouveaux partenaires qui sont ravis de notre présence sur leur territoire", affirme sur franceinfo François Floret, directeur du festival breton.
La Route du Rock se termine dimanche 22 août et malgré une édition 2021 marquée par la crise sanitaire et la mise en place d'un protocole strict, le directeur du festival de Saint-Malo tire un bilan "très positif". François Floret estime sur franceinfo que "c'est un pari gagné" et que, même si le festival a été adapté, "les gens ont pris un autre plaisir à venir". Il envisage ainsi de "s'inspirer de cette année pour enrichir la Route du rock en 2022", même si cette édition 2021 n'a pas été rentable financièrement.
franceinfo : quel bilan tirez-vous de cette édition 2021 ?
François Floret : le bilan est très positif parce que c'était un peu une nouvelle aventure. La Route du Rock c'est, tous les ans, un seul lieu sur trois jours et 10 000 spectateurs par soir. Là, on est partis sur quatre communes, six sites différents, des jauges qui vont de 500 à 1 000 spectateurs, donc c'est évidemment très différent, en raison des conditions sanitaires. Mais cela n'a pas posé de problème. Le scan du QR Code, par exemple, ne dure que deux secondes. Et les gens jouent le jeu. Personne n'a fait de scandale, en tout cas, pas à ma connaissance. Je crois que c'est tout à fait rentré dans les mœurs, en tout cas pour cette période-là, en espérant que ça ne dure pas, bien sûr, mais je crois que les gens ont bien compris qu'on était tous en sécurité sanitaire une fois qu'on se retrouvait à l'intérieur du site. Donc on a fait ce pari. Et c'est un pari gagné avec des sites bien remplis, avec des nouveaux partenaires qui sont ravis de notre présence sur leur territoire. Donc je suis ravi.
N'était-ce pas frustrant, malgré tout, de devoir organiser ces concerts avec des spectateurs masqués ?
Non, parce qu'en plus, on avait le droit d'être debout. Alors, oui, on les a assis partiellement parce qu'on a un partenaire qui nous a fourni des transats, donc c'est vrai que c'était assez relaxe comme concerts, avec pas mal d'artistes pop, donc plutôt calme. Et puis on s'est préparés depuis le mois de mai à cette formule. On savait que ça allait être différent. Je crois que les gens ont pris un autre plaisir à venir à la Route du Rock. C'est vrai que ça n'a rien à voir avec le grand raout habituel qu'on connaît sur pas mal d'autres festivals, où on est 10 000, à sauter dans tous les sens. Là, c'est beaucoup plus calme. Quoique, pendant le concert de La Femme, samedi soir, dans la cour du château, il y avait l'animation, avec beaucoup de gens qui dansaient dans tous les sens. C'était une belle soirée aussi. Mais non, il n'y a pas de frustration. Au contraire, il y a beaucoup de satisfaction parce que, mine de rien, c'est un travail un peu plus compliqué que d'aller sur un seul site, il faut déménager tous les deux jours quasiment. Donc c'est un pari réussi. On n'a pas de fausse note.
Quel est l'espoir pour 2022, d'arriver à refaire un festival dans des conditions normales ?
C'est déjà, comme tout citoyen français, d'oublier un petit peu ce Covid, qui, je l'espère, va disparaître tout doucement. Et pas seulement pour le milieu des concerts, mais dans notre vie de tous les jours. Et puis, bien sûr, si on parle de notre spécificité professionnelle, c'est de retrouver des libertés, sur les jauges, sur les protocoles, retrouver ce qu'on connaissait avant 2020. Et puis, pourquoi pas, revenir sur le site habituel. Et, pourquoi pas, s'inspirer de ce qu'on a fait cette année pour enrichir la Route du Rock en 2022. L'idée, c'est quand même de retrouver l'ambiance des grands festivals, comme on la connaît depuis maintenant 1993.
"Mais de toute façon, on aime inventer, on aime avancer, on n'aime pas faire des copiés-collés, c'est vraiment l'ADN du festival d'évoluer en permanence."
François Floret, directeur de la Route du Rockà franceinfo
Avec moins de spectateurs, avez-vous réussi à vous y retrouver, en termes de recettes ?
Non, il faut être honnête. On a fait le choix très clair de redistribuer les fonds solidarité. Dans "fonds de solidarité", il y a le mot solidarité, donc l'idée, c'était vraiment de redistribuer en essayant de relancer, à notre tout petit niveau, la filière culturelle, en embauchant des artistes, en embauchant des techniciens, en embauchant des prestataires de services et de redonner le plaisir au maximum de gens. L'idée, ce n'était vraiment pas cette année d'être équilibré ou rentable. C'était de bénéficier d'aides importantes, que ce soit par l'Etat ou les collectivités locales qui nous suivent. On est très reconnaissants de ce soutien ferme et on se sent responsables de la suite. Et la suite c'est de redistribuer partiellement ces aides-là. Pour nous, c'est très important. On se sent investis d'une mission.
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