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Festivals de musique de l'été : une bonne santé générale mais des bouleversements à venir

Alors que Rock en Seine débute vendredi soir au domaine national de Saint-Cloud, franceinfo dresse le bilan de la saison des festivals.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les Vieilles Charrues, à Carhaix, restent de loin le festival de "musiques actuelles" le plus fréquenté de l'été. (JONATHAN KONITZ / MAXPPP)

Le festival Rock en Seine, début vendredi 25 août dans le domaine national de Saint-Cloud, près de Paris. Trois jours de concerts rock, rap et électro pour terminer l'été. À cette occasion, franceinfo dresse le bilan de la saison, entre bonne fréquentation générale et recomposition attendue du secteur. 

Le grand vainqueur de l'été, l'empereur des chiffres, le numéro un incontesté, quand on parle des festivals sur trois ou quatre jours, est toujours le même : les Vieilles Charrues et ses 280 000 spectateurs sur quatre jours, nouveau record de fréquentation. Derrière, le Hellfest continue d'impressionner, avec ses 180 000 fans de musiques extrêmes et ses 350 000 litres de bière écoulés cette année.

Record, encore, pour les Eurockéennes de Belfort sur un format de quatre jours, avec 130 000 festivaliers, à peine moins pour le Main Square d'Arras, 125 000 personnes. Dans une jauge plus mesurée, le Printemps de Bourges a aussi atteint son plus haut niveau de fréquentation historique avec 80 000 spectateurs payants au printemps dernier. Les Francofolies de la Rochelle sont stables avec plus de 90 000 entrées payantes là aussi.

Solidays en baisse

Une exception dans ce paysage globalement positif : Solidays. Si le festival francilien reste sur le podium quand on parle de rendez-vous de "musiques actuelles", la 19e édition de juin dernier affiche une billetterie en baisse de plus de 20 % :169 000 spectateurs cette année, contre plus de 200 000 l'année dernière. Cette baisse est préoccupante pour le seul festival solidaire dont les retombées servent à financer la lutte contre le sida.

Avant même son lancement en juin dernier, son fondateur Luc Barruet tirait la sonnette d'alarme : beaucoup de concurrence en Île-de-France, un public touché par la crise, la difficulté de s'aligner sur les prix en hausse des cachets des artistes et un secteur qui connaît beaucoup de bouleversements.

Un secteur en voie de concentration

Actuellement, la tendance est à la concentration et il est très difficile d'analyser l'mpact de cette réorganisation. On parle depuis longtemps de Live Nation, le groupe qui possède le Download Festival, le Main Square, et le Lollapalooza. Ce dernier, né fin juillet à Paris, a rassemblé pas moins de 110 000 spectateurs autour d'une affiche réunissant les Red Hot Chili Peppers, IAM, Lana Del Rey ou The Weeknd.

Mais il y a trois lettres qui font de plus en plus jaser : AEG. Le groupe américain pose des jalons en France, lui qui possède des parts dans l'AccorHotels Arena, ex-Bercy, à Paris, et dont le fer de lance est un certain festival de Coachella, le mastodonte californien.

La rumeur d'une entrée au capital de Rock en Seine, à peine racheté au printemps dernier par Matthieu Pigasse, déjà aux manettes des Eurockéennes, ne s'est pour l'instant pas confirmée. Face à cela, les craintes sont nombreuses : uniformisation des propositions artistiques, raison d'être des subventions publiques-Valérie Pécresse avait menacé de couper celle de la Région pour Rock en Seine, avant que la situation ne se règle-, iniquité financière, cachets et coûts de production qui s'envolent. L'été prochain sera très chaud.

La diversité, valeur cardinale

Si l'on met de côté le Hellfest ou le Download, les grands festivals se font plus généralistes que jamais. Prenez Rock en Seine : At The Drive In, Slowdive, PJ Harvey, The Kills ou Franz Ferdinand pour le rock, Flume, Fakear, Rone pour l'électro, Cypress Hill, Vince Staples, Denzel Curry ou Rejjie Snow pour le rap... Il y a de tout car il y a besoin de tous les profils de festivaliers disponibles sur la place, si l'on peut dire.

Mais attention, l'éclectisme n'est pas une mauvaise chose : les styles musicaux bougent, vivent, s'entrecroisent, l'héritage du rock se retrouve partout, à l'image de l'un des groupes phares de cette édition des 15 ans, aussi magnétique qu'inclassable : The xx.

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