Cet article date de plus d'un an.

Au Festival d'Avignon, Alice Diop, Claire Denis et Julie Deliquet rendent hommage à Nahel

Le 77e Festival d'Avignon a débuté mercredi avec plusieurs hommages à Nahel : des textes lus par plusieurs personnalité ainsi qu'une minute de silence en mémoire du jeune homme décédé la semaine dernière à Nanterre au cours d'une interpellation.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Plusieurs hommages à Nahel ont eu lieu pour la première journée du 77e festival d'Avignon. (REY JEROME / MAXPPP)

Danser dans le noir : une performance déambulatoire au Festival d'Avignon a débuté mercredi 5 juillet par des textes en hommage au jeune Nahel, lus entre autres par les réalisatrices Alice Diop et Claire Denis. Sur l'esplanade du Palais des papes, devant quelques centaines de personnes, la chorégraphe Bintou Dembélé a ouvert son spectacle G.R.O.O.V.E avec des pas de danse, avant que plusieurs personnalités ne prennent la parole, une séquence ajoutée après la mort du jeune homme à Nanterre et les émeutes qui ont suivi.

Dans la Cour d'honneur, le spectacle d'ouverture, Welfare, a lui démarré après une minute de silence à la mémoire de Nahel, à la demande de la metteuse en scène Julie Deliquet, qui est aussi directrice d'un théâtre situé en Seine Saint-Denis, le département le plus pauvre de France métropolitaine..

"L'histoire qui se répète fait de nos vies un lieu commun. (...) Qu'est-ce qu'on peut faire ? Rien"

Alice Diop

Réalisatrice

"On convoque la rue"

Un autre texte lu, signé du duo Mehdi et Badrou, souligne lui que "le deuil n'est pas nouveau, la colère n'est pas nouvelle, les larmes ne sont pas nouvelles, la violence de la police n'est pas nouvelle". Ce duo est notamment composé de Mehdi Meklat, un chroniqueur qui en 2017 avait fait l'objet d'une vive polémique après la découverte d'anciens tweets racistes et antisémites. "J'ai vu les souvenirs de mon enfance, à Saint-Ouen, quand une voiture de police passait devant nous et qu'on se mettait contre le mur, par peur qu'ils nous voient, alors qu'on n'avait rien fait", dit encore le texte.

La performance, commencée dans cette ambiance grave, s'est terminée trois heures plus tard à l'Opéra Grand Avignon par une danse plus légère, avec plusieurs extraits des Indes galantes de Rameau, que Bintou Dembélé avait chorégraphié en 2019 à l'Opéra de Paris, mélangeant krump, voguing, et hip-hop. Interprètes sur scène et public debout dans la salle ont dansé, accompagnés d'un DJ sur le plateau.

Avant, les spectateurs ont déambulé dans les étages de l'Opéra, où ils ont assisté à des interprétations de musiciens et à une performance où l'on voit un jeune homme suspendu jusqu'au plafond. "On convoque la rue", a expliqué Bintou Dembélé, une pionnière du hip-hop qui a conçu cette déambulation comme un "rituel de passage de la rue à la scène".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.