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Cinq chefs-d'œuvre retrouvés dans des brocantes

Un Renoir volé, un dessin d'enfant de Warhol, un Velázquez oublié… Francetv info vous raconte cinq histoires d'incroyables trouvailles de vide-greniers.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le tableau "Paysages, Bords de Seine", de Pierre-Auguste Renoir. (POTOMACK COMPANY / AP / SIPA)

C'est le rêve de tout chineur. Dégoter sur une brocante une toile de maître, une pièce rare, une trouvaille qui fera sa fortune. C'est ce qui est arrivé à un particulier, qui avait acheté un bol chinois pour 3 dollars lors d'un vide-grenier en 2007 et l'a revendu, mardi 19 mars, 2,23 millions de dollars chez Sotheby's. Avant ce chanceux anonyme, quelques rares heureux ont découvert par hasard des œuvres de grands maîtres, ignorées ou oubliées. Francetv info vous raconte cinq incroyables histoires de vide-greniers.

Un Renoir volé

Il avait un joli cadre et sa place sur un mur de la cuisine. Sa propriétaire s'apprêtait à arracher le papier brun au dos, quand sa mère a remarqué une étiquette et suggéré de montrer l'œuvre à une maison d'enchères. Le tableau, acheté début 2012 dans un lot de babioles sur un marché aux puces par une habitante de Virginie (Etats-Unis), pour moins de 50 dollars, était en fait Paysages, Bords de Seine, de Pierre-Auguste Renoir, l'un des peintres les plus chers de l'histoire.

Estimée entre 75 000 et 100 000 dollars, selon le New York Times (en anglais), la petite huile de 14 cm sur 23 était prête à être vendue aux enchères, quand un musée de Baltimore (Maryland, Etats-Unis) a réalisé que le tableau lui avait été volé en 1951. Paysages, Bords de Seine a immédiatement été retiré de la vente.

Un Warhol à 5 dollars

Sur une brocante de Las Vegas (Nevada, Etats-Unis), en 2010, l'homme d'affaires Andy Fields achète un petit lot sans valeur apparente : cinq tableaux pour 5 dollars. Lorsqu'il rentre chez lui pour encadrer l'un deux, il découvre, caché au dos, un portrait façon pop art de l'acteur et chanteur des années 1930, Rudy Vallee, raconte la BBC. Il est signé Andy Warhol. Dans ses recherches, Andy Fields découvre que l'esquisse date de 1939 ou 1940, lorsque le petit Andrew Warhola, âgé de 11 ou 12 ans, était cloué au lit par le choléra.

Le portrait de Rudy Vallee, signé Andy Warhol, acheté par le collectionneur Andy Fields. (THE ROYAL WEST OF ENGLAND ACADEMY)
 

Ce dessin d'enfant est donc historique, car officiellement Wahrol n'a lancé le pop art qu'à l'age de 23 ans. Les experts l'estime à au moins 1,5 million de dollars. Mais son propriétaire refuse de le vendre.

Un Pollock, peut-être

La chauffeuse de poids-lourd Teri Horton, en 1992, voulait remonter le moral à une amie déprimée en lui faisant une bonne blague : lui offrir un tableau moche. Dans une brocante de Californie, elle tombe sur une grande toile pleine d’éclaboussures de peinture rouge, blanche, noire et jaune. Son amie n'est pas assez déprimée pour accepter ce cadeau, qui prendrait trop de place dans la caravane qui lui sert de maison. Quand Teri Horton essaie de revendre le tableau dans un autre vide-grenier, un professeur d'art de la région lui dit qu'il pourrait s'agir d'un Jackson Pollock. "Jackson qui ?" Elle n'a jamais entendu le nom du peintre américain.

Depuis, l'œuvre divise les experts. Elle porte une empreinte digitale qui pourrait appartenir à Pollock, mais les proches de l'artiste doutent. S'il s'agit d'un vrai, le tableau vaudrait plusieurs millions de dollars, peut-être cent. Teri Horton en veut au moins 50 et refuse les offres inférieures, en attendant que son achat à 5 dollars soit authentifié, selon un blog spécialisé. Son histoire sans fin fait même l’objet d’un documentaire intitulé Who the #$&% Is Jackson Pollock ?.

Un Velázquez égaré à Yale

Le tableau était dans un état déplorable lorsqu'il a été découvert, en 2002, dans le sous-sol de l'université de Yale (Connecticut, Etats-Unis), pendant des travaux de rénovation, raconte le site BlouinArtInfo. Ancien conservateur d’art européen à la galerie de l'université, John Marciari remarque "un travail de grande qualité", une peinture "exécutée avec tant de confiance qu'elle semblait porter le style d'un artiste confirmé". Il a fallu 8 ans de recherches académiques et techniques pour identifier L'Education de la vierge, de l'artiste espagnol du XVIIe siècle, Diego Velázquez.

Offerte à Yale en 1925, la toile estimée à plusieurs millions de dollars "restera pour toujours à Yale", assure l'un des conservateurs des collections de la prestigieuse université.

Les négatifs perdus d'Ansel Adams

La patience paie parfois. Rick Norsigian a acheté, pour 45 dollars, plusieurs dizaines de négatifs photographiques sur plaques de verre, en 2000, dans une brocante en Californie. Il était simplement venu chercher un fauteuil de barbier et n'imaginait pas encore la valeur réelle de sa collection, mais trouvait des ressemblances avec l’œuvre d'Ansel Adams, célèbre pour ses photos en noir et blanc de l’ouest américain.

 

Des tirages réalisés à partir des négatifs perdus d'Ansel Adams, à Beverly Hills (Etats-Unis), le 27 juillet 2010. (NICK UT / AP / SIPA)

Dix ans plus tard, ces photographies ont été définitivement attribuées au photographe américain, malgré les doutes de la famille, selon Euronews. Rick Norsigian, lui, s'est trouvé à la tête d’un trésor évalué à 200 millions de dollars (160 millions d'euros). Il vend désormais chaque tirage 5 800 euros.

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