"Welcome to New York" : Anne Sinclair fait part de son "dégoût" devant le film d'Abel Ferrara
L'ancienne épouse de Dominique Strauss-Kahn indique sur le Huffington Post qu'elle ne portera pas plainte contre le réalisateur du film inspiré de l'affaire du Sofitel.
"Je veux seulement dire ici mon dégoût." Au lendemain de la présentation du film Welcome to New York, d'Abel Ferrara, inspiré de l'affaire du Sofitel, l'ancienne épouse de Dominique Strauss-Kahn répond au réalisateur, dimanche 18 mai.
Dans un billet posté sur le Huffington Post, site d'information dont elle est directrice éditoriale, Anne Sinclair annonce qu'elle ne portera pas plainte, ni contre le cinéaste, ni contre le producteur du film, Vincent Maraval. "Ils l'ont dit, ils n'attendent que cela. Je n'attaque pas la saleté, je la vomis", leur lance la journaliste. Francetv info revient sur cette mise au point :
Sur le long-métrage en lui-même
Dans une charge violente, Anne Sinclair exprime, en une anaphore, son "dégoût" du long-métrage qu'elle attaque d'abord sur ces qualités artistiques, décrivant des scènes "où l'exhibition permanente du corps de Gérard Depardieu, présentée comme une audace, donne en fait le haut le cœur".
L'acteur y incarne Devereaux, double fictif de l'ancien patron du FMI. "Dégoût" aussi "des dialogues minables et grotesques", "de la façon dont" Abel Ferrara "représente les femmes", poursuit la journaliste, incarnée à l'écran par Jacqueline Bisset. Son personnage, repabtisé "Simone", y est notamment présenté comme dévoué "pour l'Etat d'Israël".
Sur les insinuations concernant sa famille
La journaliste fait enfin part de son "dégout (...) surtout du soi-disant face à face des deux personnages principaux, où les auteurs et producteurs du film projettent leurs fantasmes sur l'argent et les juifs", ajoute-t-elle. "Les allusions à ma famille pendant la guerre sont proprement dégradantes et diffamatoires. Elles disent le contraire de ce qui fut. Mon grand-père a dû fuir les nazis et a été déchu de sa nationalité française par le gouvernement de Vichy. Mon père a rejoint la France Libre et a combattu jusqu'à la Libération", rappelle-t-elle.
"Dire autre chose relève de la calomnie. Je ne pensais pas avoir à défendre aujourd'hui leur mémoire devant des attaques aussi clairement antisémites, motivées chez le réalisateur sans doute par ses propres problèmes et chez le producteur par son goût du profit", dénonce Anne Sinclair.
Interrogé peu avant la publication de la tribune de la journaliste, Abel Ferrara s'est défendu d'avoir sali la mémoire du père de l'ex-femme de DSK : "Ce n'était pas un collaborateur. Il a failli être tué par la gestapo. Il était tout le contraire. Il est passé tout près d'être descendu comme six millions de juifs", a expliqué le cinéaste, se défendant d'être antisémite.
Sur le fond de l'affaire
La journaliste le rappelle en guise d'introduction : elle n'a "pas l'habitude" d'exprimer ses "sentiments personnels" dans ces colonnes. Fin avril, l'ancienne compagne de DSK avait accepté pour la première fois de revenir sur le scandale, devant la caméra de France 2. Face aux accusations de viols dont a fait l'objet Dominique Strauss-Kahn, avant d'être innocenté, elle disait alors : "Je n'y ai jamais cru, je ne le crois pas et je sais que ce n'était pas le cas."
Pour Laurent Delahousse, présentateur du JT de France 2, "il était important pour elle de clarifier les choses sur un certain nombre de points, de ne pas rester dans le non-dit", avait-il dit dans un entretien à TV Mag.
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