Violences, drogues et alcool : le grand déballage du procès Johnny Depp contre le tabloïd "The Sun"
La star d'Hollywood poursuit le tabloïd britannique The Sun pour l'avoir accusé dans un article daté d'avril 2018 d'être un mari violent, ce qu'il dément.
A la Haute Cour de Londres, le procès en diffamation intenté par la star d'Hollywood Johnny Depp au tabloïd The Sun jette une lumière crue sur sa vie et le couple qu'il formait avec l'actrice Amber Heard. La star de Pirate des Caraïbes et d'Edward aux mains d'argent poursuit le journal britannique et sa société éditrice NGN pour l'avoir accusé dans un article daté d'avril 2018 (lien en anglais) d'être un mari violent, ce qu'il dément.
Le couple, qui s'était rencontré en 2011 sur le tournage de Rhum Express, a divorcé après moins de deux ans de mariage, début 2017. L'actrice de 34 ans avait alors évoqué "des années" de violences "physiques et psychologiques", des accusations vivement contestées par Johnny Depp. Dans la procédure de divorce, Amber Heard avait retiré sa plainte et Johnny Depp lui avait versé sept millions de dollars (6,11 millions d'euros), que l'actrice avait reversés à des associations.
Vidéos, photos, enregistrements sonores : le tribunal a été plongé pendant près de trois semaines au cœur de l'intimité du couple. Audience après audience, chaque incident, jusqu'au plus scabreux, est passé au crible, Johnny Depp contestant sans relâche les accusations de violences conjugales. Son avocat accuse Amber Heard d'avoir construit un dossier contre Johnny Depp au moment de leur séparation, "une sorte d'assurance pour plus tard".
14 accusations formulées par Amber Heard
La défense du Sun se fonde quant à elle sur 14 accusations de violences envers l'acteur entre début 2013 et mai 2016. Citée comme témoin, l'actrice américaine Amber Heard a affirmé dans un témoignage écrit avoir eu peur que son ex-époux Johnny Depp ne la tue "que ce soit intentionnellement ou en perdant le contrôle", "en allant trop loin". "Il a explicitement menacé de me tuer de nombreuses fois, en particulier à la fin de notre relation", continue-t-elle.
Selon elle, il faisait porter la responsabilité de ses actes à ce qu'il appelait "le monstre", "plutôt qu'à lui-même". "Il en parlait comme si c'était une autre personne ou une autre personnalité et pas lui qui faisait toutes ces choses", dit-elle dans son témoignage écrit, où elle accuse Johnny Depp de se victimiser.
Johnny Depp réfute toute violence
"De Cendrillon", princesse de conte de fées, "je suis devenu Quasimodo en 0,6 seconde sans avoir rien à dire", a déclaré Johnny Depp, en référence au personnage du bossu de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. L'acteur, qui rejette toute violence, affirme qu'Amber Heard était violente avec lui, verbalement et physiquement, la décrivant comme une personne "calculatrice", "sociopathe", "narcissique", "complètement malhonnête sur le plan émotionnel". Amber Heard a reconnu le 21 juillet avoir frappé une fois son ex-mari Johnny Depp pour défendre sa soeur.
Pendant les audiences, Johnny Depp a dû affronter un interrogatoire mené par l'avocate de NGN, Sasha Wass, sur sa consommation de drogue et d'alcool, ainsi que sur son comportement. "Dans ma jeunesse... mes expériences avec les narcotiques et les stimulants ont commencé à un jeune âge", a-t-il déclaré, interrogé sur une interview dans laquelle il avait expliqué qu'il avait essayé à peu près toutes les drogues avant ses 14 ans. Il a reconnu des accès de violence mais adressés, selon lui, à des "objets inanimés plutôt qu'une personne que j'aime".
Vanessa Paradis et Winona Ryder en soutien
Prenant le relais pour interroger la star, son avocat David Sherborne lui a demandé s'il n'avait jamais frappé une femme. "Jamais", a répondu Johnny Depp. Des employés de l'acteur (garde du corps, gestionnaire de l'île privée de la star aux Bahamas, styliste) ont également pris la défense de l'acteur.
Dans un témoignage versé à la procédure, la chanteuse française Vanessa Paradis et l'actrice américaine Winona Ryder ont défendu leur ex-compagnon. Vanessa Paradis le décrivant comme "un homme et un père gentil, attentif, généreux et non violent". Winona Ryder, qui avait entretenu une relation avec Johnny Depp dans les années 1990, avait quant à elle affirmé "ne pouvoir se faire à l'idée de l'accusation" qui porte sur son ancien compagnon. "Il n'a jamais été violent avec moi", avait-t-elle certifié.
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