Trente ans après sa mort, la princesse Grace toujours ambassadrice de Monaco
"La Main au collet" est notre plus grand titre publicitaire de l'histoire", admet Guillaume Rose, directeur du tourisme de la principauté de Monaco, qui entame toutes ses présentations dans le monde en projetant cette scène d'anthologie. La blonde Grace Kelly - image de la femme parfaite sublimée par Alfred Hitchcock, froide et distinguée mais dissimulant un tempérament de feu - rencontrera son futur époux le prince Rainier l'année suivante, en marge du Festival de Cannes. Elle se mariera en 1956 et arrêtera sa carrière à 27 ans au sommet de sa gloire.
La princesse fait toujours recette à Monaco
Trente ans après sa disparition tragique, un 14 septembre à 52 ans, "l'image de la princesse Grace ne faiblit pas", constate M. Rose, qui perçoit aussi un retour de nostalgie. "Elle incarnait une époque de prospérité absolue, un moment de grâce dans tous les sens du terme". La légende de la princesse renversante de beauté dans ses robes des années 50 a gardé toute sa magie, maniée discrètement par la principauté. A l'occasion d'une soirée en juillet à Capri pour attirer à Monaco les hommes d'affaires italiens, le maire avait pavoisé sa ville de photos de la princesse prises en 1959.
Une exposition retraçant l'itinéraire de la star hollywoodienne devenue princesse, lancée à Monaco en 2007 pour les 25 ans de sa disparition, a depuis voyagé à Paris, Moscou, Rome, Londres, Sao Paulo et Toronto. Sa dernière halte en Australie a attiré cette année 153 000 visiteurs.
"J'ai vu la tristesse envahir Monaco"
"Durant sa carrière d'actrice, elle a toujours incarné des personnages magnifiques, symbolisant par exemple la candeur ou le courage. Greta Garbo ne peut pas en dire autant", avance le directeur du tourisme. Devenue princesse, "Grace va faire venir le monde entier ici", en développant les événements culturels. Car "la princesse symbolise la culture, c'est une saltimbanque qui apporte la vie et va insuffler cette fantaisie à l'extrême réalisme de Rainier", analyse ce Monégasque.
Dans les années 50, la principauté un peu endormie a du mal à remonter la pente de l'après-guerre, époque où l'on hésite à afficher sa richesse. Puis le Rocher connaîtra une rapide expansion. "La princesse a donné du lustre à Monaco", dès son arrivée en bateau des Etats-Unis, souligne son assistante personnelle durant 19 ans, Louisette Lévy-Soussan Azzoaglio."Elle avait tourné une page sur sa carrière, mais elle était très fidèle en amitié", recevant régulièrement Frank Sinatra, Cary Grant, Ava Gardner, Liz Taylor, Richard Burton, David Niven ou encore Alfred Hitchcock, se souvient-elle.
Nouvelle version remasterisée de "La main au collet"
"Elle venait d'un autre monde. On l'a qualifiée de froide et de lointaine, mais elle était enthousiaste et très curieuse de cette vie qu'elle découvrait", explique son ancienne secrétaire, louant "son grand sens de l'humour". "Elle avait été une actrice professionnelle, c'était une princesse professionnelle. Elle était dédiée à ce qu'elle pensait être son rôle de mère des Monégasques", créant nombre d'institutions caritatives ou des garderies, insiste-t-elle. "A sa mort, j'ai vu la tristesse envahir Monaco".
La princesse Grace dans "La main au collet"
Vendredi, jour de la commémoration de son décès, la famille se réunira dans l'intimité d'une chapelle du palais princier. Son fils, le prince Albert II, assistera néanmoins samedi à la projection de "La Main au collet", dans une nouvelle version (Blu-Ray remasterisée), destinée à séduire de nouvelles générations.
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