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Thierry Lhermitte dans "Quai d'Orsay": "Du bordel général au discours sublime"
Invité du journal de 20 heures de France 2, Thierry Lhermitte est venu parler de son dernier film, "Quai d'Orsay" de Bertrand Tavernier. Une plongée dans l'univers très codifié du ministère des Affaires étrangères avec en tête de proue, un ministre aussi flamboyant que tyrannique qui n'est pas sans rappeler un certain Dominique de Villepin.
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Synopsis :
Alexandre Taillard de Worms est grand, magnifique, un homme plein de panache qui plaît aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères du pays des Lumières : la France. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement hâlé est partout, de la tribune des Nations-Unies à New York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants et invoque les plus grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette et justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. Alexandre Taillard de Worms est un esprit puissant, guerroyant avec l’appui de la sainte trinité des concepts diplomatiques : légitimité, lucidité et efficacité. Il pourfend les néoconservateurs américains, les Russes corrompus et les Chinois cupides. Le monde a beau ne pas mériter la grandeur d’âme de la France, son art se sent à l’étroit enfermé dans l’Hexagone. Un jeune universitaire préparant sa thèse, Arthur Vlaminck, est embauché au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur du cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares... Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des technocrates.
Un personnage inspiré
Toute ressemblance avec une personnalité ayant existé n'est absolument pas fortuite. "Quai d'Orsay" est l'adaptation de la bande dessinée du même nom créée par un ancien conseiller de Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères entre 2002 et 2004.
Et de fait, il y a beaucoup de Villepin dans le personnage d'Alexandre Taillard de Worms incarn avec un plaisir non dissimulé par Thierry Lhermitte. La même flamboyance, le même côté outrancier aussi avec ses coups de gueule légendaires, son côté tyrannique et à la fois chevaleresque. Un rôle que Thierry Lhermitte a endossé avec délice. D'abord parce qu'il a pris grand plaisir à retrouver Bertrand Tavernier avec qui il avait travaillé à deux reprises dans les années 70 ("Que la fête commence et "Des enfants gâtés"), et puis parce que prendre la barre de ce "bordel général" ainsi qu'il décrit le ministère, l'a réjoui. Reste à savoir si le public le sera, lui aussi.
Dans le reportage de France 3, la réaction de Dominique de Villepin.
Alexandre Taillard de Worms est grand, magnifique, un homme plein de panache qui plaît aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères du pays des Lumières : la France. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement hâlé est partout, de la tribune des Nations-Unies à New York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants et invoque les plus grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette et justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. Alexandre Taillard de Worms est un esprit puissant, guerroyant avec l’appui de la sainte trinité des concepts diplomatiques : légitimité, lucidité et efficacité. Il pourfend les néoconservateurs américains, les Russes corrompus et les Chinois cupides. Le monde a beau ne pas mériter la grandeur d’âme de la France, son art se sent à l’étroit enfermé dans l’Hexagone. Un jeune universitaire préparant sa thèse, Arthur Vlaminck, est embauché au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur du cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares... Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des technocrates.
Un personnage inspiré
Toute ressemblance avec une personnalité ayant existé n'est absolument pas fortuite. "Quai d'Orsay" est l'adaptation de la bande dessinée du même nom créée par un ancien conseiller de Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères entre 2002 et 2004.
Et de fait, il y a beaucoup de Villepin dans le personnage d'Alexandre Taillard de Worms incarn avec un plaisir non dissimulé par Thierry Lhermitte. La même flamboyance, le même côté outrancier aussi avec ses coups de gueule légendaires, son côté tyrannique et à la fois chevaleresque. Un rôle que Thierry Lhermitte a endossé avec délice. D'abord parce qu'il a pris grand plaisir à retrouver Bertrand Tavernier avec qui il avait travaillé à deux reprises dans les années 70 ("Que la fête commence et "Des enfants gâtés"), et puis parce que prendre la barre de ce "bordel général" ainsi qu'il décrit le ministère, l'a réjoui. Reste à savoir si le public le sera, lui aussi.
Dans le reportage de France 3, la réaction de Dominique de Villepin.
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