« The Island » : Laetitia Casta amoureuse
Synopsis : À Paris, Sophie et Daneel, la trentaine, vivent une histoire d’amour fusionnelle. Sophie décide d’organiser un voyage-surprise en Bulgarie. Daneel refuse de partir, mais Sophie insiste. À leur arrivée, elle découvre la raison des réticences de Daneel : il est né et a grandi là-bas dans un orphelinat. La chaleur et le comportement étrange des rares habitants commencent à influer sur leur comportement. Ils vont devoir faire un saut dans l’inconnu...
Quête identitaire
Icône de la beauté, de la mode et de la publicité, Laetitia Casta poursuit une carrière d’actrice depuis 1998. Dans ce qui constitue une véritable vocation, elle s’est révélée talentueuse en se montrant exigeante dans ses choix, travaillant plutôt dans le cinéma d’auteur que commercial, tout en faisant montre d’un vrai talent, alors que tous était prêt à l’assassiner. Elle reste dans cette continuité dans « The Island », premier film du bulgare Kamen Kalev.
L’arrivée sur les écrans d’un film bulgare est assez rare pour être soulignée. Projeté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes cette année, le film n’a guère fait parler de lui, même s’il recèle une qualité de ton indéniable et originale. Si la trame générale est bien l’histoire d’amour entre Sophie (Laetitia Casta) et Daneel (Thure Lindhardt, vu dans « Into the Wild » de Sean Penn), c’est surtout autour de ce dernier que tourne le film. Orphelin, de retour dans son pays d’origine, apprenant sa nouvelle paternité, il sombre dans une dérive schizophrénique dans laquelle s’entiche une quête identitaire.
Télé réalité
« The Island » s’ouvre sur une scène reconstituant une séance de tirage des tarots telle que la pratique régulièrement Alexandro Jodorowsky dans les cafés parisiens. Le consultant tire la carte du mat, le fou, qui dit-il définit sa dominante psychologique, en insistant sur le fait que chaque individu est plusieurs, multiple, pouvant avoir des dizaines de personnalités selon les circonstances. La vérification de ce propos constitue l’aventure du film.
La première partie de « The Island » est de ce point de vue une réussite, avec l’arrivée sur une île habitée de quelques personnages étranges, la révélation de la paternité, la conviction de Daneel de retrouver sa mère, l’impossibilité de quitter ce lieu ouvert à tous les vents et pourtant claustrophobe. Mais la narration devient plus lâche, une fois revenu à la civilisation et que Daneel participe à une émission de télé réalité bulgare, du type Le Loft. Kamen Kalev adhère alors à une forme qui rappelle un Michel Gondry au petit pied, en rupture avec la tonalité qu’il avait si bien mise en place. On passe d’un film à un autre, parti pris en phase avec son sujet, mais brouillon, mal articulé et calquant seulement le langage télévisuel mis en perspective. Tant et si bien que l’on décroche et quitte une île au prime abord accueillante.
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