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"The Assassin" de Hou Hsiao-Hsien, enlevée pour tuer dans la Chine du IXe siècle

Dans la Chine du IXe siècle, une petite fille de dix ans est enlevée pour apprendre à tuer : "The Assassin", en salles mercredi, du Taiwanais Hou Hsiao-Hsien, se regarde comme une peinture sur soie mais reste difficilement accessible au regard occidental.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Shu Qi dans "The Assassin" de Hou Hsiao-Hsien
 (Ad Vitam)

Le film, en compétition au dernier festival de Cannes, explore le genre du wuxia, hérité de la littérature de la Chine ancienne et qui met en scène les aventures du "Chevalier errant".
              
Sauf que cette fois-ci, le chevalier est une chevalière, Nie Yinniang (la sublime Shu Qi), enlevée à ses parents lorsqu'elle était enfant et élevée  par une nonne pour devenir une justicière et éliminer les tyrans.
              
Envoyée en mission par l'Empire, elle doit combattre la rébellion des provinces. Mais elle échoue et son maître lui ordonne alors de tuer l'homme qu'elle aime.


Shu Qui, une star qui a fait plus de 60 films

"Sous la dynastie Tang (618-907, période où se situe le film), il y avait énormément de femmes assassins, alors qu'avant l'homme prédominait. Elles étaient formées pour tuer les empereurs", a expliqué à l'AFP Hou Hsiao-Hsien, prix du jury à Cannes en 1993 avec "Le Maître des marionnettes".
              
Pour l'actrice Shu Qi, dont c'est le troisième film avec le cinéaste, Hou  Hsiao-Hsien "ne se place pas d'un point de vue féminin ou masculin".
 
"L'eau, le feu aussi sont importants pour lui et, dans le cadre de la caméra, la circulation de l'air compte autant que les personnages", ajoute la star taïwanaise de 39 ans à la filmographie impressionnante, plus de 60 films en vingt ans.
              
Son rôle, très physique, avec de nombreuses scènes de combat, a nécessité un entraînement intensif.

"Monsieur Hou voulait de vrais combats"      

"Ce n'est comme dans les films d'action que je tourne, où je me contente de trouver les bonnes poses, tout le reste étant fait par ordinateur. Monsieur Hou voulait des vrais combats. Il refuse les effets spéciaux", a-t-elle précisé.
              
Construit comme une suite de tableaux, "Assassin" s'éloigne toutefois du  genre auquel il se réfère en mettant les combats, même s'ils sont superbement chorégraphiés, au second plan.
              
Moins de spectacle donc, mais plus d'esthétique pour cette fresque historique, grâce à des décors de rêve, des costumes sublimes et la grâce des acteurs.
              
"Les films d'époque demandent beaucoup d'argent", précise Hou Hsiao-Hsien, qui dit avoir bénéficié d'un budget confortable (environ 15 millions de dollars). "Mais je peux faire aussi un film avec peu de moyens", ajoute-t-il.
              
Très peu de dialogues pour ce film dont on peut dire qu'il est quasi muet. Et aussi qu'il peut dérouter un public peu au fait du genre du wuxia. Il n'en demeure pas moins un ravissement pour les yeux.

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