"The Amazing Spider-Man 2 : le destin d'un héros" : Spidey électrocuté
De Marc Webb (Etats-Unis), avec : Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane DeHaan, Paul Giamatti, Sally Field, Martin Sheen - 2h21 - Sortie : 30 avril 2014
Synopsis : Être Spider-Man, quoi de plus grisant ? Peter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros, bondissant d’un gratte-ciel à l’autre Pour protéger la cité, et les doux moments passés aux côté de Gwen. Mais quand il devra faire face à Electro, Peter devra affronter un ennemi nettement plus puissant que lui. Au retour de son vieil ami Harry Osborn, il se rend compte que tous ses ennemis ont un point commun : OsCorp, le laboratoire industriel de recherches, aux objectifs pas toujours avouables...
Spider-Man est considéré comme le super-héros le plus populaire auprès des fans des séries Marvel. C’est qu’il est adolescent et s’adresse, par définition… aux adolescents. Comme Stan Lee, inventeur de tous ces mutants au seuil des années 60, le dit, il fallait, à l’époque, donner une épaisseur psychologique à ces personnages monolithiques, Superman, Batman et autres. Le choix de faire de Spider-Man un ado, suit la logique d’Hollywood de constater l’émergence d’un nouveau public aux Etats-Unis à partir de 1955 : une jeunesse, très lucrative.
Rien de discriminatoire dans ce constat quant à l’inventivité des scénarios et du talent des dessinateurs dans cette série à succès. Transposé aujourd’hui, le procédé semble le même. Marvel est devenu un studio de cinéma, comme il le fut en bande dessinée dans les années 60. Même talent au niveau de l’actualisation de héros passéistes qui ont su s’adapter, et à celui de cinéastes efficaces pour les rendre crédibles à destination d’un nouveau public. "The Amazing Spider Man 2" entre parfaitement dans ce champ. Il ravira les adeptes, énervera les autres.
Marc Webb fait le job
Que signifie en effet ce "reboot" des origines de Spider-Man en deux parties, dans l’attente d’une troisième, déjà traitées par Sam Raimi depuis 2002 ? Manque d’imagination ? Sans doute, Hollywood n’arrêtant pas de faire sa soupe dans des vieux pots. Mais pas seulement. L’on ne cesse de nous ressasser que les technologies, toujours évolutives, permettent de visualiser avec plus de réalisme des univers "fantastiques" dont l’impact s’en trouve régénéré. D’accord, mais si l’on applique le paradigme à "King Kong", par exemple, le film de 1933 restera toujours supérieur à celui de 2005, malgré toutes les qualités de ce dernier.
Autre argument pour cette nouvelle mouture de "Spider-man" : creuser les personnages à l’image de ce que font les séries télévisées qui, sur leur durée, le permettent. OK. Mais qu’avons-nous là ? Pas grand-chose qu’auparavant : toujours le dilemme d’un ados entre sa copine et son engagement à sauver sa ville des "super-vilains" grâce à ses pouvoirs. S’y ajoute, quand même, le rôle tenu par Jamie Foxx, en looser se sentant trahi par son héros (Spider-Man), poussé à se venger contre lui en devenant Electro, et celui de Dan Dehan, ancien ami qui va se retourner contre lui pour devenir le Bouffon vert. La belle affaire, les ficelles ne sont pas nouvelles.
Reste néanmoins que le réalisateur Marc Webb fait le job. Ses talents de techniciens sont requis pour ce genre de films, toujours spectaculaires, mais qui pêchent dans les scènes dramatiques. Surtout quand un humour potache devient envahissant, même si c’est aussi une image de marque de "Spidey" à respecter. Sinon, rien de nouveau dans le monde des super-héros : action, romance, effets spéciaux garantis. Vu l’intervention tardive du Bouffon vert et l’insistance sur la visualisation du costume d’Octopus, dans les réserves de la firme Osborn, l’on sait à qui s’attendre la prochaine fois. Et pourquoi pas ce "Rhino" de dernière minute et Electro avec une nouvelle dynamo ? Il faudrait tout de même passer du courant continu au courant alternatif, non ?
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