"Star Trek Into Darkness" : J. J. Abrams poursuit sa relecture du mythe
De J.J. Abrams (Etats-Unis), avec : Chris Pine, Zachary Quinto, Benedict Cumberbatch, Zoe Saldana - 2h10 - Sortie : 12 jun 2012
Synopsis : Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos. Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive. Un jeu d’échecs mortel s'organise. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipage.
Contrat rempli
J. J. Abrams a mis le paquet pour cette suite au reboot (nouvelle version d’un film sur de nouvelles bases) de « Star Trek » en 2009. « Star Trek Into Darkness » est en effet truffé de scènes extrêmement spectaculaires, ces morceaux de bravoure étant souvent l’apanage du space opera : vaisseaux voguant dans l’espace sur paysages intersidéraux, décors high-tech, accidents et combats spatiaux, explosions de tout acabit… De ce point de vue, J. J. Abrams remplit son contrat.
C’était déjà le fait du précédent opus. Mais autant alimentait-il alors le scénario de nombreuses surprises sur le passé de héros bien connus, qu’ici le fond est plus attendu, le scénario renvoyant au personnage de Khan, né dans l’épisode 24 (1964) de la série télévisée (« Les Derniers tyrans ») et réinvité dans l’épisode 2 de la franchise au cinéma, « La Colère de Khan » (1982, Nicolas Mayer). L’on aurait préféré une intrigue plus détachée du passif « trekien ».
Post-11 septembre
Le personnage de Khan est toutefois sérieusement reboosté grâce à la prestation qu’en donne Benedict Cumberbatch (Sherlock Holmes dans la série TV « Sherlock », « Le Hobbit », « Cheval de guerre »…). Il compose en effet une figure d’une froideur destructrice, implacable et glaçante, alors que son attitude ambiguë par moments semble lui donner crédit. On est loin de la composition plus manichéenne et exotique tenue par Ricardo Montalban dans l’épisode TV de 1967 et le film de 1982.
La notion de terrorisme est enfin au cœur du film. Starfleet (la flotte dont relève l’Enterprise) est visée par une attaque qualifiée de « terroriste » ; le crash de l’Enterprise, broyant plus d’un immeuble au passage, renvoie évidemment aux attentats du 11 septembre 2001. « Star Trek Into Darkness » rejoint ainsi la kyrielle de films et de blockbusters qualifiés de « post-11 septembre », syndrome qui touche pratiquement tout Hollywood. N’en reste pas moins que le film de J. J. Abrams en met plein la vue, tout en jouant de dilemmes entre les personnages familiers, corde sur laquelle la franchise a toujours tiré. On comprend pourquoi le cinéaste a été choisi pour réaliser « Star Wars, épisode 7 ». Ce qui lui ira sans doute très bien.
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