« Sherlock Holmes 2 : jeu d’ombres » : Conan Doyle dynamité
Synopsis : Personne ne pensait relier entre eux des évènements tragiques à travers le monde. Sauf Sherlock Holmes qui y voit l'ombre du professeur Moriarty, son ennemi juré. De Londres, à Paris, en passant par Vienne et la Suisse, le fin limier et son fidèle Dr. Watson sont sur sa trace avec toujours une longueur de retard, ce qui pourrait bien changer la face du monde. A moins que...
Tout pour plaire
Avoir remis au goût du jour en 2010 le héros emblématique de Conan Doyle était une très bonne idée, réussie. D’en avoir fait une franchise avec Robert Downey Jr., dans le rôle-titre, et Jude Law en Dr. Watson, en est une autre, d’autant que Guy Ritchie reste derrière la caméra et qu’un troisième opus est dans les cartons. Quid donc de ce deuxième volet ? La continuité de ton est au rendez-vous, la réalisation impeccable, mais quelle pétarade !
Très belle mise en images grâce à la photo de l’immense Philippe Rousselot (« Au milieu coule une rivière », « Les Liaisons dangereuses », « Entretien avec un vampire »…) ; scénario astucieux qui n’adapte pas directement Conan Doyle ; déclinaison maline de l’univers originel ; production spectaculaire de Joel Silver (les 3 « Matrix »,) ; interprétation impeccable ; humour et action… : « Sherlock Holmes 2 » a tout pour plaire.
Bémol
A force d’en rajouter dans la pyrotechnie, l’on perd l’esprit de Holmes. Joel Silver avoue le péché mignon du film lui-même : « …comme on a déjà jeté les fondations, on peut se permettre de projeter le spectateur au cœur de l’action sans attendre. Et de signer des scènes plus spectaculaires, plus drôles et plus explosives - dans tous les sens du terme – que dans le premier opus ». La messe est dite. Même si le film se rattrape sur sa fin dans une résolution plus en phase avec sa source
Effectivement, on en prend plein les mirettes. Aussi le muscle « holmsnien », son cerveau, est sérieusement descendu dans les jambes. L’humour, toujours présent, est, lui, déduit pour une large part de « Certains l’aiment chaud » (1959, Billy Wilder), via le transformisme de Holmes à répétition (scène de train à la clé) et autres camouflages. Allusion sans doute à l’homosexualité sous-jacente entre Holmes et Watson qui s’ajoute à son addiction à la cocaïne, au violon et au désordre de son bureau, dans le texte.
On l’aura compris, la désormais franchise lorgne sérieusement en direction des ados pour son côté blockbuster et trashy. Avec bien sûr des renvois cohérents à Holmes pour ne pas perdre les fans. Mais Conan Doyle s’est un peu perdu en route. Il faut mettre le résident du 221b Baker Street sur sa trace. Elémentaire.
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