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« Scorsese par Scorsese » : confidences d’un cinéaste

Alors que Martin Scorsese s’apprête à sortir pour les fêtes son premier film fantastique destiné aux jeunes générations, en relief, - « Hugo Cabret » -, Cahiers du cinéma édite une refonte de « Scorsese par Scorsese », ouvrage d’entretiens de quelque 330 pages qui retrace la carrière et l’évolution d’un des plus importants cinéastes de notre temps.
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
"Scorsese par Scorsese" de Michael Henry Wilson
 (Editions Cahiers du Cinéma)

Des premiers courts-métrages à « Shutter Island », sans oublier la série TV « Boardwalk Empire », Michael Henry Wilson a tissé une relation privilégiée avec le réalisateur de « Taxi Driver », en le rencontrant régulièrement à la sortie de ses films depuis 1974.

Cinémathèque vivante
« Scorsese par Scorsese » se présente donc comme une suite d’interviews réparties au fil des ans, rythmées par la créativité du cinéaste sur plus de trente ans. Plutôt qu’une analyse de l’œuvre, Michael Henry Wilson donne la parole au maître qui expose le contexte dans lequel se présente et s’articule chacun de ses films, l’un par rapport à l’autre, et au cœur des époques dans lesquelles ils s’inscrivent.  Un processus créatif en constant devenir, avec les hauts et les bas,  les succès et les échecs, parsemés d’anecdotes au contact de ses acteurs de prédilection : Harvey Keitel, Robert De Niro ou Leonardo DiCaprio et ses proches collaborateurs, tels que le scénariste et réalisateur Paul Schrader.

Cinéaste, mais également cinéphile, Scorsese est une cinémathèque, une mémoire du cinéma, à lui tout seul. Habité par son art, il ne cache pas son amour, sa passion  et son respect pour ses pairs qu’il contribue toujours à faire connaître en participant activement à la restauration et la diffusion de leurs films.

Robert De Niro dans "Taxi Driver" (1976) de Martin Scorsese
 (Box Office France)

Musique !
Auteur de fictions, mais aussi documentariste, cette deuxième facette de sa filmographie est particulièrement consacrée à la musique populaire depuis « The Last Waltz » (1978), qui reflète l’importance de la musique dans ses films. Originale, avec des compositeurs tels que Bernard Herrmann, Howard Shore, Philip Glass, Peter Gabriel, ou compilation de hits des années 50-60-70 (« Les Affranchies », « Casino », « A tombeau ouvert) ou encore de compositions plus difficiles, tels que celles de Ligeti ou Penderecki, dans « Shutter Island ».

Cinéaste multi facettes, Scorsese apparaît sous tous ses jours dans cette monographie à la première personne, dont la richesse informative recoupe la qualité d’édition. Beau livre, « Scorsese par Scorsese » regorge d’illustrations, avec des photos de films bien sûr, mais également des photos de famille, de tournage, des dessins de production et des story-boards pour la première fois compilés.

Michael Henry Wilson, historien du cinéma et collaborateur à la revue « Positif », est devenu cinéaste au contact de Martin Scorsese en collaborant avec lui sur les documentaires « A la recherche de Kundun » et les trois volets d’« Un voyage à travers le cinéma américain ». Une fidélité et une confiance qui transpire tout le long d’un ouvrage somme : somptueux.

« Scorsese par Scorsese » Michael Henry Wilson (Editions Cahiers du Cinéma)
Relié, 328 pages - 400 illustrations - 59,95 euros

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