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"Room 237" : les messages subliminaux de "Shining"

Projeté à la Quinzaine des Réalisateurs du 65e Festival de Cannes, puis au Festival du cinéma américain de Deauville, ce curieux documentaire, « Room 237 » de Rodney Ascher, s’applique à décrypter trois sous-textes à "Shining" (1980) de Stanley Kubrick. Il en émane comme un ésotérisme de la plastique, aux travers paranoïaques, argumenté et atypique. Faux ou vrai doc ?
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Danny Lloyd dans "Shining" de Stanley Kubrick
 (Warner Bros. France)

Documentaire de Rodney Ascher (Etats-Unis/France), avec : Jay Weidner, Buffy Visick, Scatman Crothers - 1H44 - Sortie : 19 juin

Synopsis : "Shining" de Stanley Kubrik a généré analyses, interprétations et discordes au sujet de sa réelle signification. Né de conversations sans fin entre le producteur Tim Kirk et le réalisateur Rodney Ascher, "Room 237", explore les multiples théories élaborées autour de la véritable signification du film de Stanley Kubrick en donnant la parole à cinq personnes obsédées par ce chef d’œuvre du fantastique.

Trois sous-textes
Trois messages transparaissent dans cette analyse, illustrée de nombreux extraits et argumentée de commentaires imminents :le Génocide indien, la Shoa, et les images de la première mission lunaire Apollo 11 en 1969.

Exemple : une des premières scènes de « Shining » stipule que l’hôtel Overlook a été construit sur un cimetière indien. Une scène récurrente du film voit un déluge de sang descendre de l’ascenseur de l’établissement. Les fondations de l’appareil s’enfonçant sous terre, jusqu’au reste des Indiens morts, ce déluge sanglant est celui des Amérindiens exterminés. Pas mal.

Un autre : le film soutient que les images télévisées de la première mission lunaire Apollo 11 en 1969, ont été filmées par Kubrick en studio, détection de front-projection à l’appui. Dans le roman de Stephen King, dont s’inspire le film, une chambre 117 est au cœur de l’intrigue. Kubrick change le nombre en 217. 217 est le nombre de millions de kilomètres de la Terre à la Lune. Le personnage à l’écran lors de cette scène est Dany, le fils du couple de gardiens de l’hôtel, revêtu d’un pull tricoté, représentant une fusée, où est écrit Appolo 11. Génial !

Synchonicité

Comme le souligne « Room 237 » n’importe quel film s’offre au fantasme. Qui n’a pas été convaincu  d’avoir vu une scène dans un film qui, vérifiée, n’y figure pas ? Analyse exacte de ce que l’auteur réfère à la théorie junguienne de synchronocité. Elle est d’autant plus pertinente qu’elle se penche sur un cinéaste qui ne laissait rien au hasard.

Le film a un parfum de « Forgotten Silver » de Peter Jackson, faux doc sur un faux pionnier néo-zélandais du cinéma. Panneaux dans lequel sont tombés d’imminents critiques locaux. Très drôle, ludique dans sa démonstration, mais néanmoins convaincant, « Room 237 » coproduit par Arte, dénote une approche du cinéma totalement inédite et à découvrir de toute urgence.

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