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"Tous au Larzac" : les indignés d'avant l'heure

Documentaire de : Christian Rouaud (France) - 1h59 - Sortie : 23 novembre
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Tous au Larzac" de Christian Rouaud
 (Ad Vitam)

La lutte des paysans du Larzac contre l'Etat dans les années 70 par ceux qui l'on menée. Dix ans de résistance, d'intelligence collective et de solidarité, qui les porteront vers la victoire.
 

Champ de manoeuvre
Si le titre ne dit pas grand-chose aux plus jeunes générations, « Tous au Larzac » renvoie à un mot d’ordre post soixante-huitard contre l’Etat, décidé de faire du plateau du Larzac un vaste champ de manœuvres en expropriant les agriculteurs du cru. Lutte de longue haleine de plus de dix ans, le documentaire de Christian Rouaud en retrace toutes les étapes et conséquences.

Alternant interviews contemporaines d’acteurs impliqués dans ce combat, et des images et commentaires de l’époque, « Tous au Larzac » joue pour beaucoup de l’actualité de cette lutte des années 70 avec la conjoncture actuelle et les « indignés » d’aujourd’hui. La comparaison n’est jamais citée dans le film, mais demeure évidemment implicite. D’où, outre son versant historique, la pertinence du film.

La valeur première qui s’en dégage est celle de solidarité en montrant toute sa gestation entre des populations aux approches résolument opposées (agriculteurs aux intérêts différents) et où la France entière s’est sentie impliquée dans un conflit qui opposait un pot de terre contre un pot de fer, une poignée de paysans contre l’Etat.
 

Le combat continue
Le sentiment majeur qui persiste aujourd‘hui est que cette lutte, vécue en première ligne par les cultivateurs et éleveurs du Larzac, continue de les rapprocher en restant vigilants aux décisions d’en haut et à s’unir contre ce qu’ils estiment arbitraire, ou nourri par la manne plus financière qu’économique. Tels la lutte anti-OGM, l’impérialisme nourricier ou l’exploitation du gaz de schiste.

Une belle leçon, parfois drôle, parfois tragique, mais dont la forme relève plus de la télévision que du grand écran. Avec comme principal actionnaire Arte, la chaîne franco-allemande mise ainsi sur la vitrine des salles de cinéma pour faire un beau score en prime time. Une bonne stratégie. D’autant que le film présenté hors compétition à Cannes avait déjà fait beaucoup parler de lui pour lancer le buzz. Mission accomplie.

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