"The Deep Blue Sea" : Rachel Weisz illumine le centenaire de Terence Rattigan
Synopsis : Hester Collyer, épouse de Sir William Collyer, mène une vie privilégiée dans le Londres des années 1950. A la grande surprise de tous, elle quitte son mari pour Freddie Page, ancien pilote de la Royal Air Force. Sir William refusant de divorcer, Hester doit choisir entre le confort et la passion.
"The Deep Blue Sea " : la bande-annonce
La lumière noire de Rachel Weisz
Très imprégné de sa jeunesse passée dans les années 50 britanniques, Terence Davies y revient après « Distant Voices » et « The long Day Closes », dans « The Deep Blue Sea ». Une adaptation de la pièce éponyme de Terence Rattigan, mise en œuvre pour le centenaire de la naissance du dramaturge anglais en 2011, et qui avait déjà vu le jour sur les écrans en 1955, avec Vivien Leigh. C’est Rachel Weisz qui reprend ce rôle de femme passionnée, écartelée entre un mariage sécurisant et une liaison adultérine inconfortable.
A la tête d’une belle filmographie, Rachel Weisz avait particulièrement impressionnée dans « Agora » d’Alejandro Amenábar, en gardienne de la bibliothèque d’Alexandrie confrontée aux premiers chrétiens en 50 après Jésus-Christ. Elle est en tout point lumineuse et d'une sensibilité communicative dans « The Deep Blue Sea », pourtant dans un rôle sombre d’amante suicidaire, négligée par un amant obsédé par la guerre, qui a bravé les conventions en demandant le divorce à un mari au faîte de l’establishment.
Des personnages métaphoriques
Au côté de Rachel Weisz, Tom Hiddleston, en ancien pilote de la Royal Air Force, d’abord amoureux, puis hanté par ses fantômes, ne démérite pas ; tout comme Simon Russell Beale, le mari installé, en premier lieu outragé, puis attendrissant dans ses tentatives de récupération d’une femme aimée et qui lui échappe. Mais le film va au-delà du trio adultérin, chacun des trois partenaires cherchant à se reforger une identité au sortir d’une guerre qui a laminé un pays, certes victorieux, mais décomposé, à leur image.
C’est dans les partis pris esthétiques que « The Deep Blue Sea » pèche quelque peu. Dans chaque plan sempiternellement moyen, un éclairage jaune domine dans des décors âpretés, où s’échangent de longues plages dialoguées. Il s’agit bien sûr d’une pièce, mais l’adaptation ne parvient pas à la dynamiser pour l’écran par trop de statisme. La vision de Terence Davies d’un pays cherchant à se reconstruire après la destruction demeure ; avec un dernier plan sur Rachel Weisz, comme apaisée après l’épreuve.
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