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"Oslo, 31 août" : Feu follet norvégien

De Joachim Trier (Norvège), avec : Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava - 1h36 - Sortie : le 29 février
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Anders Danielsen Lie dans "Oslo 31 août" de Joachim Trier
 (Memento Films Distribution)

Synopsis : C’est le dernier jour de l’été et Anders, en fin de cure de désintoxication, se rend en ville le temps d’une journée. L’occasion d’un bilan sur les opportunités manquées, les rêves de jeunesse envolés, et, peut-être, l’espoir d’un nouveau départ…
 

Mal de vivre
Anders, fêtard, toxico, sort d’une cure. Désespéré, il fait comme un dernier baroude d’honneur lors d’une permission de sortie. Inspiré par « Le Feu follet » de Pierre Drieu la Rochelle publié en 1931, adapté en 1963 par Louis Malle avec un bouleversant Maurice Rosnay, « Oslo 31 août » en est comme la relecture, toujours d’actualité. L’expression d’un mal de vivre. Ceux qui ont lu le roman ou vu le film en connaissent déjà l’issu.

Le film de Joachim Trier n’est pourtant pas désespéré, encore moins désespérant. Une soif de vivre émane d’Anders, son héros désenchanté qui cherche autour de lui une corde pour se raccrocher, un regard, quelqu’un allant vers lui. Une reconnaissance. Anders est désespérément seul dans les rues qu’il traverse. C’est lui qui va constamment à la rencontre des autres, à défaut de l’inverse.

Odyssée de l'intérieur
Ce constat est comme l’écroulement de son monde, à l’image de cet immeuble qui s’écroule dans un magnifique plan pour traduire l’enfoncement d’un homme dans le repli sur soi, la solitude. Un sentiment qui ne lui correspond pas mais s’impose à lui. Le temps d’une journée, Andres va tout faire pour trouver une raison de vivre. Comme un voyage dans son passé pour reconstruire un présent, voire un avenir. Il y arrivera peut-être, ou pas.

L’espoir se fait jour au détour de chaque rue et ne s’échappe pas forcément. C’est ce constant renouvellement qui pousse « Oslo 31 août » de l’avant. Un récit à chaque instant régénéré par l’envi de trouver le renouveau pour repartir. Déjà Louis Malle recontextualisait le roman de Drieu la Rochelle au début des années 60. Joachim Trier suit la même voie avec une acuité très pertinente, une mise en scène tout en sobriété sur un sujet qui pouvait tomber dans tous les excès : sobre et émouvant.

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