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"Metropolis" : futur antérieur

De Fritz Lang (Allemagne, 1927), avec Brigitte Helm, Alfred Abel, Gustav Fröhlich, Rudolf Klein-Rogge - 2h33
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
La tour maîtresse de Metropolis, lieu de résidence du maître de la ville
 (MK2 Diffusion )

Des ouvriers travaillent dans les souterrains d'une fabuleuse métropole de l'an 2026. Ils assurent le bonheur des nantis qui vivent dans les jardins suspendus de la ville. Un androïde mène les ouvriers vers la révolte.

 

"Métropolis" retrouvé
Film fondateur de la science-fiction au cinéma réalisé par Fritz Lang en 1926 (sorti en 1927), Metropolis se voit aujourd’hui projeté dans sa version quasi intégrale de 2h33 après un long travail de restauration rythmé par les découvertes ponctuelles dans les cinémathèques du monde entier.

Revoir aujourd’hui Metropolis sur grand écran constitue une expérience inoubliable. Non seulement pour la découverte de pans entiers inédits, mais aussi pour sa dimension épique enfin respectée. Film titanesque et prémonitoire sous plus d’un angle, le film de Fritz Lang fascine sans doute plus en ce début de XXIe siècle, qu’à sa sortie, puisqu’il fut en 1927 un bide retentissant.

Alfred Abel, Brigitte Helm, Rudolf Klein-Rogge : le savant Rotwang montre son robot au maître de Metropolis
 (MK2 Diffusion)

Budgétisé à la hauteur d’un million de marks par la société de production Ufa lors du lancement du projet, le film devait coûter au final six millions de marks et n’en rapporter que 75 000 lors de son exploitation originelle en Allemagne. Metropolis devait connaître maintes amputations pour être à nouveau distribué, chaque pays l’adaptant à sa sauce, d’où l’impossibilité de le voir tel que Lang l’avait réalisé. Jusqu’à la découverte récente d’une copie quasi exhaustive, mais très abimée à Buenos-Aires. Le résultat visible aujourd’hui est le montage des meilleures copies disponibles, avec la restauration des images nouvellement retrouvées.

Un travail qui ne fut possible que grâce à la découverte, également récente, de la partition musicale originale, sur laquelle le compositeur Gottefried Huppertz, avait annoté tous les points de synchronisation entre la musique et les images, permettant ainsi de retrouver la chronologie narrative originelle.

Le résultat est à la hauteur des espérances et la découverte d’un chef-d’œuvre jusqu’ici partiellement appréciable. Dernier film expressionniste, à la charnière avec la « nouvelle objectivité », Metropolis émerveille par ses décors monumentaux, ses effets spéciaux époustouflants, ses scènes de foule dantesques, sa symbolique antique, la naissance de l’androïde restant le clou d’une œuvre majeure, la première à avoir rejoint le patrimoine du cinéma mondial de l’Unesco.

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