"La Clé des champs" : l'ode à la vie
Une mare abandonnée. Deux enfants solitaires tombent sous le charme de ce lieu sauvage qui les rapproche peu à peu l’un de l’autre et les aide à apprivoiser la vie.
Réveille des sens
De Claude Nuridsany et Marie Pérennou, on se souvient de "Microcosmos", magnifique documentaire sur les insectes d’une prairie, mis en musique par Bruno Coulais. Aujourd’hui, c’est autour d’une mare que l’action se joue. A mi-chemin entre le documentaire et la fiction, "La Clé des champs" réveille le potentiel d'émerveillement qui gît en chacun de nous. Dans les années 50, un garçon de 10 ans et une fillette se rencontrent au bord de l’eau pour mettre en œuvre un plan de vie, aller l’un vers l’autre.
Ce plan, c’est d’abord le plan d’eau, une mare que s’approprie l’enfant en la découvrant, en l’observant sous tous les angles, au-dessus de l’onde et en dessous. La caméra de Claude Nuridsany et Marie Pérennou en est le médiateur avec la même poésie que dans "Microcosmos", sous des cieux cristallins, la brise transparente et au concert des élytres. Auquel s’ajoute la fidèle musique de Bruno Coulais et un travail sonore prodigieux.
Initiation
Havre de vie, cette mare est un condensé du monde, un berceau où s’éveillent les sens, la clé d’une initiation. L’enfant y apprend bien plus que l’existence d’une faune et d’une flore insoupçonnées. Jaloux de ses découvertes, il ne supporte pas dans un premier temps l’arrivée de cette intruse qui piétine son territoire. Mais progressivement, le rapprochement s’opère, l’acceptation de l’autre se fait jour, pour finalement devenir une frustration, le temps de la séparation immuable arrivé.
"La clé des champs" distille un parfum de vacances, celui de l’ennui et des rêveries nonchalantes. Raconté au passé par la belle voix off de Denis Podalydès, le film fait remonter à la surface des sentiments intimes, dont la nature a le secret. C’est finalement elle qui va être l’agent d’une rencontre entre le garçon et la fillette, qui va les pousser l’un vers l’autre. Comme si la nature œuvrait à un plan, au-delà de l’équilibre qui la régit, en travaillant l’humain de l’intérieur, en lui insufflant une leçon de vie.
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