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"L'Etrange créature du lac noir" retrouve tout son relief

Inattendue reprise que cette version restaurée de "L'Etrange créature du lac noir", classique de la science-fiction américaine des années 50 signé Jack Arnold, avec un relief de très belle facture : magique !
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
l'Etrange créature du lac noir" (1954) de Jack Arnold
 (Carlotta Films)

De Jack Arnold (Etats-Unis, 1954), avec : Richard Carlson, Julie Adams, Antonio Moreno - 1h20 - Reprise : 7 novembre

Synopsis : Au cœur de l’Amazonie, un paléontologue découvre un fossile de main appartenant à une espèce inconnue. Persuadé qu’il s’agit du chaînon manquant entre l’homme et le poisson, il rassemble une expédition pour exhumer le reste du squelette. L’équipe décide alors de descendre le fleuve en bateau, s’enfonçant dans un territoire sauvage et poisseux, sans se douter que les eaux abritent encore l’étrange créature…
 

Film culte
Moins universel que le maquillage de la créature de Frankenstein créé par Jack Pierce en 1931, ou King Kong animé image par image par Willis O’Brien en 1933,  le costume amphibien de « L’Etrange créature du lac noir » n’en n’est pas moins un classique des effets spéciaux de maquillage, passé à la postérité. Très efficace aujourd’hui encore, il participe pour beaucoup  de la réussite de ce pur film de série B, qui allie aventure exotique, science-fiction, et épouvante.

Il faut dire qu’il a à sa tête un spécialiste du genre, Jack Arnold, qui réalisera au cours de cet âge d’or du genre dans les années 50 : « L’Homme qui rétrécit », « Le Météore de la nuit » et Tarantula », tous des classiques. « La Créature » tient une place à part, et reste dans le cœur de réalisateurs comme Tim Burton (on voit un de ses avatars dans « l’Etrange Noël de Mr. Jack »), Steven Spielberg, Joe Dante ou John Landis. Quand on aura dit que c'est le film préféré de Lady Gaga : la messe est dite. Si la beauté du maquillage y est pour beaucoup, le thème de la belle et la bête, qui fascine tous les amateurs de fantastique, détermine encore plus cette adhésion.

Julie Adams face à "L'Etrange créature du lac noir" de Jack Arnold
 (Carlotta Films)
Un relief revigoré
Particulièrement lisible chez « King Kong » le mythe de la bête terrassée par la belle, trouve dans « L’Etrange créature du lac noir » une formulation audacieuse, où la fascination de la créature pour la belle naïade Julie Adams trouve son expression à l’écran lors d’une superbe scène subaquatique où le monstre effectue un étrange ballet avec la nageuse sans qu’elle ne s’en aperçoive. Désirant renouveler cette scène de séduction virtuelle, la créature n’aura de cesse de tenter de la subtiliser, ce qui lui vaudra d’être poursuivie à mort par les protecteurs de la belle.

« L’Etrange Créature » a bénéficié de techniques de production non moins audacieuses pour l’époque comme d’avoir été filmé en bonne partie en extérieur, en Floride, notamment pour ses scènes sous-marines. Mais on a retenu surtout que c’est un des premiers films tournés en relief (le deuxième après « Bwana Devil », 1952). Un des intérêts de cette reprise aujourd’hui est de respecter le système des lunettes polarisantes utilisé à l’époque, mais qui fut remplacé pour son exploitation par le système nettement  moins performant des anaglyphes (verres rouge et vert). La beauté de la copie aujourd’hui restaurée redonne toute l’efficacité de la réalisation en relief de Jack Arnorld. Replonger désormais avec « L’Etrange créature du lac noir » redevient un réel moment de jouissance.

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