"Hanezu, l'esprit des montagnes" : ésotérisme vert
Dans la région d’Asuka, berceau du Japon, Takumi a une double vie : tranquille avec Tetsuya son mari, passionnée avec son amant Kayoko, sculpteur qui lui fait découvrir les plaisirs simples de la nature. Quand Takumi tombe enceinte, des choix s'imposent.
Nature et vie des hommes
Documentariste et auteur de fiction, Naomi Kawase a reçu la caméra d’or (récompense pour un premier film) en 1997, pour Suzoku, présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Elle rejoint la compétition officielle en 2003 avec Shara, puis se voit remettre le Grand prix du jury en 2007 pour La fôret de Mogari. Elle reste dans la lignée de ce dernier avec Hanezu, en creusant sa thématique naturaliste et panthéiste.
Hanezu cultive une cinématographie ésotérique par son rapport entre la nature et la vie des hommes. C’est justement le schisme entre les deux que dénonce le film, à travers la vie d’un jeune couple moderne qui tente d’échapper à un destin prédestiné par leurs grands-parents, eux imprégnés d’ancestralité, mais contrariés dans les espoirs qu’ils avaient forgés.
Esotérisme
Dévoués au respect de la nature, les deux jeunes gens sont tiraillés par leur absorption par une société de consommation, source d’un conflit intérieur, auquel s’ajoute une rivalité amoureuse, dont le germe est ancré dans une légende lié à trois collines locales. Leur sort est comme de revivre un récit immémorial, remontant au temps où les dieux occupaient les lieux.
"Hanezu" est un terme poétique ancestral qui désigne un rouge fané. Le rouge est la couleur de la vie (le soleil, le sang), mais est aussi lié à la mort quand il s’épand du corps. Le récit basculera dans la tragédie, le deuil étant une constante des films de Kawase. Mais il faut s’accrocher pour adhérer à ce film qui laisse facilement sur le bord du chemin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.