"David et Madame Hansen" : Adjani toujours à l'ouest
Synopsis : David est ergothérapeute. Il exerce depuis peu dans une riche clinique suisse, où on lui confie une patiente à accompagner pour une course en ville : Madame Hansen-Bergmann. D'abord prudent et respectueux du protocole médical, au fur et à mesure qu'il côtoie sa patiente, sa curiosité grandit et il se plie à ses demandes, alors que sa fiancée et son jeune frère sont embarqués à leurs côtés. Ils ne seront pas de retour à la clinique à l'heure prévue…
Adjani attendue
Premier long métrage d’Alexandre Astier, homme de télévision avec « Kamelot », de théâtre avec « Que ma joie demeure », comédien et compositeur, il signe le scénario, la réalisation et la musique de « David et Madame Hansen » qu’il interprète au côté d’Isabelle Adjani. Un retour pour l’actrice qui n’en finit pas de revenir dans des apparitions fugitives, hormis dans « La Journée de la jupe » qui remonte à 2008.
L’homme de « Kamelot » n’a pas choisi la facilité, par son sujet, autour d’une amnésique partielle post-traumatique, et le choix de son interprète principale. Si Adjani semble une facilité au prime abord, c’est qu’elle est une habituée des rôles « border line » : « L’histoire d’Adèle H. », « Possession », « L’Eté meurtrier », « Camille Claudel », « La Reine Margot »… On comprend que la comédienne soit attirée par ce registre, mais l’identification devient par trop redondante et son jeu peu convaincant.
Crédibilité écornée
Le sujet d’Alexandre Astier, qui met en perspective les thérapies psychiatriques classiques avec des méthodes moins orthodoxes, ne manque pas d’intérêt, mais le scénario pêche dans les événements qui l’alimentent, lui retirant une bonne part de crédibilité. Douteux qu’un nouveau dans une clinique huppée décide de prendre la tangente avec une riche patiente, tout comme l’implication de sa fiancée dans sa cavale improbable, ainsi que le risque pris de lui faire remonter à la surface le trauma à l’origine de son handicap.
Astier ne s’en tire toutefois pas mal dans sa réalisation. Le film démarre comme un road movie et se referme de plus en plus sur lui-même, avec une lumière de plus en plus sombre qui le distingue de nombre d’autres films français formatés pour la télévision. Ses dialogues tirent juste plus d’une fois, avec un humour inattendu. Au final, un premier film qui convainc à moitié, sauf dans sa musique, où Astier fait bien de ne rien déléguer dans ce domaine, ce qu’il aurait peut-être dû faire ailleurs.
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