"Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires" : yes, we canine
Synopsis : Lorsqu'Abraham Lincoln découvre que des vampires assoiffés de sang se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C'est alors que se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l'illustre figure de la guerre de Sécession.
Pro-Obama
Les Américains sont les seuls à faire de leurs présidents, réels ou fictifs, des héros de cinéma. On se souvient de "Independence Day", de Roland Emmerich, de "JFK" d’Oliver Stone ou de "Nixon", du même. Mais une barrière est franchie avec : "Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires", ce qui pourrait donner en France un improbable "Général De Gaulle contre les zombies".
Si l’on parle beaucoup du Hollywood post 11 septembre, le film de Timur Bekmambetov ("Wanted") s’identifie plus spontanément à un film pro-Obama. Car on ne sait que trop que Lincoln fut l’instigateur de l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis en l’introduisant dans la Constitution, et qu’il en découla la Guerre de Sécession, remportée par les Etats du Nord. "Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires" raconte cette histoire en identifiant l’esclavagisme du Sud au vampirisme, en poussant le bouchon jusqu’à faire de l’armée confédérée une armée de vampires !
Images inédites
Le film de Timur Bekmambetov s’avère une fantastique bande-dessinée parabolique autour du thème esclavagiste, et plus largement autour de la discrimination raciale. C’est l’auteur du roman originel, Seth Grahame-Smith, qui signe le scénario, comme il avait signé celui du dernier Tim Burton (producteur du film), "Dark Shadow", une autre histoire de vampires. Il est à l’origine de scènes inédites, magnifiquement mises en images, telles que le combat au milieu d’un troupeau de chevaux au galop ou le climax du train sur le pont en flammes.
Situé pour une large part dans la première partie du XIXe siècle étasunien, époque rarement vue à l’écran, "Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires" bénéficie d’une très belle reconstitution historique, aux couleurs étranges, éteintes, et à l’image 3D efficace, ce qui lui vaut d’être traitée par Télérama de "la plus laide" jamais réalisée. Ne se prenant jamais au sérieux, tout en faisant croire le contraire, très spectaculaire et efficace "Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires" confirme Timur Bekmambetov comme un des meilleurs réalisateurs de films fantastiques et d’action.
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