"Papa was not a Rolling Stone" : pas si blême, mon HLM !
3 / 5 ★★★☆☆
Film français de Sylvie Ohayon - Avec Doria Achour, Aure Atika, Marc Lavoine, Soumaye Bocoum et Sylvie Testud - Durée : 1h39 - Sortie : 8 octobre 2014
Synopsis : Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l'histoire de cet envol. Pour sa première réalisation sur grand écran, Sylvie Ohayon, pointure de la pub ("Regardez-moi dans les yeux. J'ai dit les yeux !" de Wonderbra ou "Faire du ciel le plus bel endroit de la Terre" d'Air France, c'est elle !) ne lésine pas sur les bons sentiments. Portée par les chansons de Goldman qui ont bercé son adolescence, elle nous dépeint une banlieue plutôt chaleureuse mais dont il est difficile de s'extraire. Le regard des autres, ceux des beaux quartiers, la condescendance, elle a connu. Et le restitue avec fougue.
Grise, la banlieue de Sylvie Ohayon est aussi un lieu de vie intense et passionné, où le rire, souvent, désamorce les conflits. La réalisatrice reconnaît néanmoins que "sa" Courneuve est sans doute différente de celle d'aujourd'hui. "J'ai le sentiment que ça s'est vraiment paupérisé et que les gens ne se parlent plus aujourd'hui".
"Papa was not a Rolling Stone" n'est pas un film dramatique, même s'il développe un sujet grave. Aure Attika, en mère égocentrique, et surtout Marc Lavoine, en beau-père imbécile et mal intentionné, en font des tonnes, proches de la caricature, et c'est sans doute délibéré. Doria Aichour est nettement plus sobre. Mais la découverte du film, c'est peut-être Soumaye Bocoum, en bonne copine désinhibée et poilante.
Malgré ses imperfections, "Papa was not a Rolling Stone" a le grand mérite de porter un regard original sur la banlieue. Le film est touchant quand il aborde les fantasmes et les angoisses du banlieusard au moment de "monter" à Paris… 10 km à parcourir mais une barrière mentale en béton à traverser !
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