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"Pacific Rim" : blockbuster de destruction massive

Œuvrant uniquement dans le fantastique depuis son premier film "Cronos" (1993), très talentueux dans ce genre qu'il maîtrise et défend avec vergogne ("Le "Labyrinthe de Pan", "L'Echine du diable"...), le Mexicain Guillermo del Toro sort aujourd'hui un blockbuster dans la plus pure tradition hollywoodienne, tout en référence au "kaijū eiga", les films de grands monstres japonais, Godzilla en tête.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pacific Rim de Guillermo del Toro
 (Warner Bros. GmbH)

De Guillermo del Toro (Etats-Unis), avec : Charlie Hunnam, Idris Elba, Rinko Kikuchi, Charlie Day, Ron Perlman - 2h10 - Sortie : 17 juillet 2013

Synopsis : Surgies d'une faille sous-marine, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les «Kaiju», ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les «Jaegers», contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie. Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées n’ont d’autre choix que d’avoir recours à un ancien pilote au bout du rouleau et une jeune femme en cours d’entraînement...

Démesure
Pas une semaine sans son blockbuster en provenance des grands studios hollywoodiens. Après « Star Trek Into Darkness », après « Man of Steel », après « World War Z », voici le plus destructeur à ce jour : « Pacific Rim » (« Ceinture du Pacifique »). En effet, Guillermo de Toro, qui touche autant au fantastique politique et atmosphérique (« Le Labyrinthe de Pan », « L’Echine du Diable ») qu’à une veine plus « bourrine » (« Blade 2 », « Hell Boy » 1 et 2), entre de plein fouet dans le film de grands monstres japonais, avec une dimension jusqu’alors jamais atteinte. Et sûrement pas par Roland Emmerich et son décevant « Godzilla » de 1996.

Ici le gigantisme, la démesure, est de toutes les images. Tant dans les monstres issus de la mer que les robots humains qui les combattent, mais aussi des dégâts résultant de ces chocs de titans. Le relief, très efficace du film - ce qui est rare -, en rajoute encore dans l’ampleur d’un spectacle inédit jusqu'ici. Evidemment, le scénario tient sur un ticket de métro. Quoique. L’idée de faire contrôler les « Jaegers » (les robots) par deux personnes qui doivent mettre en phase leur mémoire affective pour diriger les machines est séduisante et à l’origine de bonnes idées dramatiques.
"Pacific Rim" de Guillermo del Toro
 (Warner Bros. GmbH)
Cthulhu
Si « Pacific Rim » peut être identifié à un mixte entre « Transformers » et « Godzilla », il demeure une petite touche de Lovecraft dans l’origine de ses monstres vindicatifs. Venus de la mer, mais d’origine d’outre-espace, ils furent  dans un passé immémorial maîtres de la terre, et ne demandent qu’à la reconquérir. Aussi sont-ils à l’image de ce bon vieux « Cthulhu qui attend l’heure propice de son retour sur Terre dans sa cité de Rlyeh », pierre d’angle de la mythologie lovecraftienne. Guillermo del Toro connaît ses classiques et en joue, d’autant qu’il a dans ses cartons « Les Montagnes hallucinées », adaptation d’une des plus belles nouvelles de Lovecraft, le « reclus de Providence ».
"Pacific Rim" de Guillermo del Toro
 (Warner Bros. GmbH)
Demeure la fascination visuelle pour ces scènes de destructions massives d’une ampleur inouïe dans « Pacific Rim ». Celles de « Star Trek Into Darkness » ou de « Man of Steel », voire de la franchise « Transformers » atteignaient déjà des sommets. Mais là une frontière est passée. Parce que Guillermo del Toro a voulu renouveler celles des "kaijū eiga" japonais, sans équivalents à leur époque. Il peaufine de plus un visuel d’une beauté renversante dans les arcanes de la science-fiction sur grand écran (costumes, décors, accessoires…). Le cinéaste ne cesse de se confirmer comme un maître du genre à chaque film. Monstrueux.

Reportage : C.Airaud. I.Palmer

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