"Northwest" : un polar social efficace au Danemark
De Michael Noer (Danemark), avec : Gustav Dyekjaer Giese, Oscar Dyekjaer Giese, Roland Møller - 1h31 - Sortie : 9 octobre 2013
Interdit au moins de 12 ans
Synopsis : Northwest est l’un des quartiers multiethniques les plus pauvres de Copenhague. Casper, jeune homme de 18 ans, y vit avec sa mère, son petit frère et sa petite sœur. Il s’acharne à joindre les deux bouts en vendant des biens volés à l’un des chefs des gangs du quartier. Quand le crime organisé arrive à Northwest, la hiérarchie au sein du quartier change et Casper y voit une chance de monter en grade. Bientôt, il est projeté dans un monde de drogues, de violence et de prostitution entraînant son frère dans son sillage. Alors que les choses s’aggravent, l’aire de jeu de leur enfance devient un champ de bataille.
Le film de Michael Noer a beaucoup de qualités, d’abord dans son script cosigné avec Ramus Heisterberg, qui a participé à l’adaptation de « Millennium » pour la télévision suédoise. Ensuite dans son filmage, d’une froideur toute polaire. Enfin dans ses interprètes, notamment Gustav Dyekjaer Giese, dans le rôle principal de Casper qu’il joue au côté de son frère Oscar Dyekjaer Giese, son cadet dans le film.
« Northwest » est avant tout une histoire de famille. Casper fils aîné d’une fratrie de trois enfants qu’élève seule sa mère au chômage, s’occupe de façon très touchante de sa petite sœur et prend sous son aile son frère qu’il va introduire dans le milieu des gangs. S’il vole puis s’implique dans un trafic plus ambitieux, de drogue et de prostitution, c’est pour les siens. Evidemment, les choses vont mal tourner. Casper, de ce point de vue, fait figure de martyr.
Crescendo
Si « Northwest », qui tire son titre d’un quartier de Copenhague, est bourré de qualités, le film reste toutefois sans surprises, laissant l’impression que le sujet a déjà été traité ailleurs. Aussi, pense-t-on avec persistance au film de Ben Drew, plus connu sous son pseudonyme en tant que rappeur de Plan B, « Ill Manors », également sur une guerre des gangs dans le quartier londonien de Forrest Gate.
Michael Noer n’en fait pas moins preuve de talent, en imbriquant rapports familiaux, gangstérisme et vie de quartier, dans un film très homogène aux interprètes touchants. L’action est toujours tendue, ponctuée de moments de tension et de retournements de situation qui vont crescendo jusqu’au bout d’un film maîtrisé qui augure d’un futur prometteur pour son jeune réalisateur. Il vient d’ailleurs de finir son deuxième long métrage, « R » dont le sujet n’est pas sans rappeler « Un prophète » de Jacques Audiard.
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