"Maman a tort" : à travers un stage de 3e, une critique du monde de l'entreprise
Anouk rêvait d'un stage à la télévision, mais le plan tombe à l'eau et la voici pour une semaine dans la compagnie d'assurances de sa mère (Émilie Dequenne). Tout juste sortie de l'enfance avec sa bouille ronde et son bonnet à pompon, Anouk (la jeune Jeanne Jestin, très crédible) va découvrir la mesquinerie de la vie de bureau et surtout les compromissions de sa mère pour garder sa place.
Epreuve initiatique
Rien ne lui échappe, ni l'employée dépressive mise au ban par ses camarades, ni l'indifférence feinte de sa mère lorsqu'une assurée sur le point d'être expulsée de son logement vient plaider sa cause à l'accueil. Anouk, vaillante petite enquêtrice, va sortir du placard où on l'a affectée au rangement pendant toute la semaine pour fouiller les dossiers... et découvrir le pot au roses.Le film prend alors des allures de thriller, pour débusquer une arnaque quasiment institutionnalisée de l'assureur, qui falsifie les données médicales pour refuser l'indemnisation de ses assurés les plus fragiles. L'image de la mère, contrainte à maquiller des dossiers pour atteindre d'inaccessibles objectifs, s'écroule dans l'esprit de l'adolescente.
Le film excelle dans la description des personnages, y compris les seconds rôles: employées joviales ou pédantes (excellente Camille Chamoux), cadres au bout du rouleau, ados au coeur tendre... C'est la vie de tous les jours, celle du métro-boulot-dodo, des parents séparés, des antidépresseurs pour dormir le soir. Le banal stage de 3e devient dans le film une véritable épreuve initiatique, une sorte de rituel qui pourrait s'appeler "bienvenue dans le monde des grands".
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