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"Les Héritiers" : prof, Ariane Ascaride change le destin d'une classe difficile

Réalisatrice, scénariste, productrice, Marie-Castille Mention Schaar passe pour la troisième fois derrière la caméra avec un film extrêmement touchant. D'autant qu'il est initialisé par un des jeunes lycéens ayant participé à une expérience inédite. Sa vie, et celle de ses camarades, en seront bouleversées. Une belle histoire, avec une Ariane Ascaride remarquable, comme tous les jeunes acteurs.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ariane Ascaride face à Ahmed Drame dans "Les Héritiers" de Marie-Castille Mention-Schrar
 (Guy Ferrandis )
La note Culturebox
5 / 5                  ★★★★★

De Marie-Castille Mention-Schaar (France), avec :  Ariane Ascaride, Ahmed Drame, Noémie Merlant, Geneviève Mnich, Léon Zyguel - 1h45 - Sortie : 3 décembre 2014

Synopsis : D'après une histoire vraie. Au lycée Léon Blum de Créteil, une prof décide de faire passer un concours national d'Histoire à sa classe de seconde la plus faible de l'établissement. Cette rencontre va les transformer. 

L'interview d'Ariane Ascaride dans "Le Grand Soir 3"
Retrouver l'ambition
Il y a tellement peu d'occasions de voir une histoire positive à l'écran, en ces temps de morosité ambiante, que "Les Héritiers" est une bouffée d'air frais. Presque entièrement tourné dans le lycée où se déroule l'action, le film est habité d'une vitalité à toute épreuve. Cette Seconde 1, la pire du lycée Léon Blum de Créteil, est l'exemple-même, un cas d'école, d'une classe dont les élèves ont lâché prise, chahuteurs, provocateurs, violents…

Leur professeur principal et d'Histoire, Madame Gueguen (Arianne Ascaride), va les prendre en mains en les ramenant autour de fondamentaux par la découverte de l'histoire de la déportation des enfants et adolescents pendant la seconde guerre mondiale. L'occasion d'un travail en équipe fédérateur autour du respect de l'autre, avec comme objectif, non seulement d'apprendre, mais de se forger une ambition, de prendre confiance en soit. Cette classe de bras cassés, voués à la perte, envers laquelle toute l'administration ne croit plus, va reprendre du poil de la bête. Arrivés en Terminale, tous décrocheront leur Bac, dont plusieurs élèves avec mention.
"Les Héritiers" de Marie-Castille Mention-Schaar
 (Guy Ferrandis )

Révélation
Le scénario, écrit à partir de l'expérience vécue par Ahmed Drame, n'est pas pour autant idéalisé. Malik, figure de proue de la classe, est interprété par celui-là-même qui l'a vécue, avec quelque menus changement pour dramatiser le rôle. Les débuts sont difficiles, les moqueries et altercations fusent. Mais habitée d'une autorité naturelle, Madame Gueguen va s'imposer et mettre les élèves de son côté. Ce n'est pas le cas d'une remplaçante qui va se faire copieusement chahuter.


Au carrefour du documentaire et de la fiction, sans être par trop didactique, "Les Héritiers" est porté par un sentiment de réalité, sans être naturaliste, où l'actrice s'est totalement identifiée au rôle de professeur qu'elle incarne, et où les jeunes acteurs ne voyaient plus en elle qu'une enseignante. La place donnée à l'improvisation apporte en même temps une spontanéité communicative. Mais le moment où tout bascule est la rencontre avec Léon Zyguel, un ancien déporté à l'âge de l'adolescence, qui va leur exposer son témoignage, comme il le fait régulièrement dans la vie réelle. Un élément déclencheur qui va les transformer à jamais. Poignant.

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