« Les Acacias » : road movie sentimental
Sur l’autoroute qui relie Asunción à Buenos Aires, un camionneur doit emmener une femme qu’il ne connaît pas et son bébé. Ils ont devant eux 1500 kilomètres, et l'ébauche d'une rencontre.
Caméra d’Or du dernier festival de Cannes, qui récompense un premier long métrage de fiction, « Les Acacias » est signé du réalisateur argentin Pablo Giorgelli qui œuvrait jusqu’ici dans le documentaire. Une influence qui se ressent au service d’un road movie des sentiments.
Tourné quasiment intégralement à l’intérieur d’une cabine de camion, avec deux acteurs et un bébé en bas âge, sur bruit de moteur et de brailles : la route est longue. Pas d’action, peu de dialogues, des plans fixes interminables, un scénario minimaliste : d’aucuns y ont décelé une sensibilité à fleur de peau et une histoire émouvante. Dont acte, si l’on exclut l’ennui.
La performance technique demeure, avec cette caméra accrochée à la portière du camion sur les kilomètres qui s’enquillent. L’incommunicabilité entre le chauffeur et sa passagère va progressivement se policer jusqu’à l’ultime esquisse d'un rapprochement en guise de conclusion.
Malgré l’économie en confidences des protagonistes sur eux-mêmes, ils n’en demeurent pas moins existants, par cette sobriété même et leur forte présence à l'écran. La durée du voyage est synonyme du cheminement nécessaire à la rencontre entre deux êtres solitaires en mal d’amour et en rupture familiale. Certes, mais c’est bien peu pour accrocher au wagon. Si bien que l’on peut rester sur le bord de la route.
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