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"Le Hobbit : la Bataille des cinq armées" : Jackson boucle son cycle Tolkien

Peter Jackson boucle en beauté son cycle Tolkien, ouvert en 2001 avec "La Communauté de l’anneau", premier pan du "Seigneur des anneaux". Entre ce dernier et le retour en arrière que constitue "Le Hobbit", le Néo-Zélandais aura réalisé le remake de "King Kong", des projets pharaoniques. Avec cette conclusion, il réalise sans doute son film le plus spectaculaire et abouti dans son style épique.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Martin Freeman dans "Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées" de Peter Jackson
 (2014 METRO-GOLDWYN-MAYER PICTURES INC. AND WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. ALL RIGHTS RESERVED )
La note Culturebox
4 / 5                  ★★★★☆

De Peter Jackson (Etats-Unis/Nouvelle-Zélande), avec : Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage, Luke Evans, Evangeline Lilly, Cate Blanchett, Orlando Bloom, Christopher Lee  - 2h24 - Sortie : 10 décembre 2014

Synopsis : Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron. 
Action et dramaturgie
Peter Jackson sera parvenu à réaliser son rêve : adapter pour l’écran "Le Seigneur des anneaux" et "Bilbon le Hobitt" ("Bilbo le Hobbit" en français), et réaliser le remake (2005) de "King Kong" (1933) de Ernest B. Shoedsack et Merian C. Cooper. Des rêves de cinéphile impossibles à réaliser sans les nouvelles technologies. Ce qui met Jackson au-dessus du lot, c’est l’émotion qu’il fait passer au-delà des effets-spéciaux inhérents aux scènes surréelles qu’il doit réaliser : dragon et créatures monstrueuses, décors gigantesques, batailles dantesques…
Etiré sur une trilogie "Le Hobibt"  était une gageure, le roman originel, écrit pour les enfants de Tolkien en 1937, ne faisant qu’à peine 250 pages. On est loin des 1000 pages du "Seigneur". Les deux premières parties de la trilogie du "Hobbit" semblaient en effet quelque peu étirées, même si elles étaient entraînantes. Mais Jackson se rattrape amplement avec son dernier volet, tant il est plein d’action. Il s’ouvre sur l’attaque du dragon Smaug sur le village de Lac-Ville, puis sur la résurrection de Gandalf, les luttes intestines entre les Nains qui ont reconquis leur royaume, dans lesquelles est entraîné Bilbon… Tout s’enchaîne parfaitement, selon une dramaturgie au cordeau.
Cate Blanchett et Ian McKellen dans "Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées" de Pater Jackson
 (2014 METRO-GOLDWYN-MAYER PICTURES INC. AND WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. ALL RIGHTS RESERVED )

Une somme
Rapidement et constamment, l’épique prend le dessus, avec la menace que constitue l’immense armée des Orques et autres Gobelins sur les Nains, les Elfes, les Hobbits et les Hommes, avec, encore en arrière-plan, Sauron, qui sera au centre du "Seigneur des anneaux". Tout ce dernier film de la trilogie du "Hobbit" est parcouru de rixes individuelles ou de batailles gigantesques entre armées, d’une dimension rarement vue à l’écran. Le directeur des combats a dû avoir un travail de titan, tant ils sont chorégraphiés avec précision et beauté.

Un Orque dans "Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées" de Peter Jackson
 (2014 METRO-GOLDWYN-MAYER PICTURES INC. AND WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. ALL RIGHTS RESERVED )

Louons Peter Jackson d’être parvenu à une telle adaptation inespérée, scénaristique et visuelle, de l’univers si complexe de J. R. R. Tolkien. "Le Hobbit" et "Le Seigneur des anneaux" constituent une somme cinématographique. Tout n’est pas parfait, bien sûr, mais une telle œuvre parachève un aboutissement de ce qu’est le spectacle cinématographique contemporain. Vient à l’esprit "Les Nibelungen" (1923) de Fritz Lang, également immense cycle des légendes allemandes qui est une des sources de Tolkien. On ne peut sans doute pas comparer Jackson à Lang, mais leurs deux entreprises ne sont pas si éloignées. Reconnaissons toutefois au Néo-Zélandais l’ambition de son adaptation et de sa mise en scène, faisant appel aux meilleurs adjoints (Philippa Boyens et Guillermo del Toro au scénario, Alan Lee à la conception visuelle, Howard Shore à la musique), et une réalisation sans faille. Une bataille bien menée de bout en bout.

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