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Le film "Much Loved" interdit au Maroc, en compétition à Angoulême

Après sa projection à Cannes en mai dernier, "Much Loved", est actuellement en compétition au Festival du Film d'Angoulême. Ce film de Nabil Ayouche censuré au Maroc. raconte l'histoire de quatre prostituées à Marrakech.
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Extrait du film Much Loved 
 (France3/culturebox)

Nabil Ayouch n'en est pas à son premier film. Loin de là. Le cinéaste a commencé en 1997 avec  "Mektoub", un long métrage inspiré d'un fait divers ayant défrayé la chronique marocaine. Ce thriller bien mené, mettait en image l'affaire du commissaire principal des renseignements généraux à Casablanca, coupable de multiples violences à caractère sexuel, arrêté puis condamné à la peine capitale. L'homme fut le dernier condamné à avoir été executé au Maroc.

Un premier film sur une réalité sociale qui avait rencontré un franc succès au Maroc. Nabil Ayouch l'avait même emmené dans ses bagages pour Hollywood. "Mektoub" fut le premier film marocain jamais sélectionné à l'Académie des Oscars.  Puis tout au long de sa carrière, le cinéaste engagé n'hésite pas à aborder les sujets les plus sensibles commes les enfants abandonnées dans "Ali Zaoua prince de la rue" en 2000 ou le cheminement des djihadistes dans "Les chevaux de Dieu" en 2012. 

Celui qui a contribué à faire la fierté de son pays est accusé aujourd'hui de le déshonorer avec "Much Loved". Son dernier film raconte une autre réalité avec une certaine crudité :  la vie de quatre prostituées de Marrakech. La prostitution au Maroc est un sujet dont on parle beaucoup, mais pas au cinéma et de manière aussi réaliste explique le cinéaste, sous le coup de menaces. Un sujet tabou qui ne passe pas dans un pays musulman. 

Reportage :  Jérôme Deboeuf - Landais Cécile- Josianne Etienne 


"Much Loved" a pourtant suscité l'attention et un bel engouement au Festival de Cannes, présenté à la Quinzaine des réalisateurs. La publication d'extraits du long métrage piratés et publiés sur YouTube ont provoqué au Maroc un déferlement de condamnation haineuses et de fatwas appelant au meurtre, au nom des valeurs sacrées du Royaume. 

Le film est au final censuré dans le pays. Pour le gouvernement, il comporte "un outrage grave aux valeurs morales".  Un outrage pour les uns, une récompense peut-être pour le cinéaste au Festival d'Angoulême dimanche prochain. 

Much Loved sur les écrans le 16 septembre et
au 
Festival d'Angoulême 
Du 25 au 30 Aôut 2015 
BP 80246

16007 Angoulême Cédex

 

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